mercredi 9 avril 2014

le CHŒUR

Le Chœur, est un fragment lyrique ou poétique.
Il peut être chanté, psalmodié, crié, simplement dit.
On l'entend dans les tragédies grecques, c'est un moment fort d'un texte.
Comme dans le long poème qui suit il est symbolisé par une seule personne.

Chœur du Messager

Arpenter les chemins de l'Orient
Surveiller les troupeaux.
Je repose la nuit au creux des buissons la tête protégée par un petit mur de pierre
Et quand le soleil disparaît
Mes yeux pleurent du sourire des étoiles.
La Grande Ourse, le Chariot, la Croix du Sud me raconte l'histoire des tribus,
des nomades du désert.
Le vent souffle et le sable s'envole jusqu'aux sommets des montagnes
arides.
Alors apparaissent les visages des guerriers.
Mes lèvres baisent leur front.
Depuis la nuit des temps j'arpente les chemins de l'Orient.
Me perdre au désert.
Boire l'eau croupie des puits abandonnés.
Me nourrir de quelques dattes sèches.
Je suis l'Ermite Messager et Solitaire
Enlevé par les nuages de locustes.
J'observe.
Je vais de l'un à l'autre,
Rarement
Je suis accueilli avec bienveillance
Je ne connais pas la douceur des seins de femmes
Ma besace est un sac plein de paroles épineuses,
douloureuses.
Je suis l'Ermite Messager et Solitaire.
Ma besace
C'est un sac de toile grise
Et je vais ainsi sur les chemins de l'Orient.
Les combattants me confient leur message
Je parcours l'immensité du pays du prophète.
Les jours de tempêteje me réfugie dans les ruines des palais
J'arrache mes pieds et mes mains sur les roches coupantes des chemins de montagne.
Les combattants me confient leurs douleurs,
Je suis le confident des mères
Et parle des enfants martyrs.
Un linge de soie me permet d'essuyer leurs yeux
La douceur de mes gestes calme leur angoisse nocturne  
Et la raideur de leur nuque.

Je vois dans les étoiles si le guerrier survivra.
Dans cette ville en ruine j'erre nuit et jour
Je quête ma survie
L'homme de troupe me laisse passer et parfois me botte le cul
Pour accélérer le mouvement.



  (Extrait de la pièce de théâtre Fenêtres de C CAZALS
©christiancazals

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