samedi 9 novembre 2013

LÉDA ET LE CYGNE  (FRAGONNARD)


On  retrouve une version de F. BOUCHER  (1740). Version érotique sur MYKONOS.

POÈTES D'AFRIQUE DU SUD


Lecture avec
Denis Hirson , Ronelda Kamfer et Lebo Mashile
le vendredi 15 novembre 2013 à 19 h 00
au cipM
Manifestation organisée par la Maison de la Poésie de Nantes, en partenariat avec " Saisons France Afrique du Sud ".


Extrait :

Martha

ma mère s'appelle Martha si
un jour quelqu'un me demande combien je
l'aime je dirai simplement que lorsque
j'avais quatre ans je marchais
avec elle dans le noir nous rentrions d'une
réunion de prière mon
père l'attendait pour lui foutre une raclée
à son arrivée ma mère marchait
toujours à vive allure pour retrouver ses
autres enfants et son mari
j'avais du mal à le suivre
soudain je me suis mise à pleurer

seule dans le noir car tout mon
amour pour elle ne signifiait rien
Extrait de Chaque Jour sans tomber de Ronelda Kamfer







 
Centre de la Vieille Charité - 2, rue de la Charité - 13236 Marseille Cedex 02
tel : 04 91 91 26 45 - fax : 04 91 90 99 51
www.cipmarseille.com - merigot@cipmarseille.com

entrée libre
ouvert du mardi au samedi, de 12h à 19h
bibliothèque : du mardi au samedi, de 13h à 18h





vendredi 8 novembre 2013

Avant propos au texte de B.M  KOLTESsi un chien rencontre un chat . Texte utilisé en tant que matériau théâtre.
Le texte est paru pour la première fois dans le programme des premières représentations de Dans la solitude des champs de coton, 
en 1985, à Nanterre-Amandiers
la photo est de Vincent Balaÿ et de Croukougnouche.

MATERIAU Théatre / Lecture



Si un chien rencontre un chat – par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu’il a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu’ils ne peuvent pas à la fin ne pas se croiser - ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par facilité face à face – non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur  un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l’on se voit de loin, où l’on s’entend marcher, un lieu qui interdit l’indifférence ou
le détour, ou la fuite - ; lorsqu’ils s’arrêtent l’un en face de l’autre, il n’existe rien entre eux que de l’hostilité, qui n’est pas un sentiment, mais un acte, un acte d’ennemis, un acte de guerre sans motif.
Les vrais ennemis le sont de nature, et ils se reconnaissent comme les bêtes se reconnaissent à l’odeur. Il n’y a pas de raison à ce que le chat hérisse le poil et crache devant un chien inconnu, ni à ce que le chien montre les dents et grogne. Si c’était de la haine, il faudrait qu’il y ait eu quelque chose avant, la trahison de l’un, la perfidie de l’autre, un sale coup quelque part ; mais il n’y a pas de passé commun entre les chiens et les chats, pas de sale coup, pas de souvenir, rien que du désert et du froid. On peut être irréconciliables sans qu’il y ait eu de brouille ; on peut tuer sans raison ; l’hostilité est déraisonnable.
Le premier acte de l’hostilité, juste avant le coup, c’est la diplomatie qui est le commerce du temps. Elle joue l’amour en l’absence de l’amour, le désir par répulsion. Mais c’est comme une forêt en flammes traversée par une rivière ; l’eau et le feu se lèchent mais l’eau est condamnée à noyer le feu, et le feu forcé de volatiliser l’eau. L’échange des mots ne sert qu’à gagner du temps avant l’échange des coups, parce que personne n’aime recevoir des coups et tout le monde aime gagner du temps.
Selon la raison il est des espèces qui ne devraient jamais, dans la solitude, se trouver face à face. Mais notre territoire est trop petit, les hommes trop nombreux, les incompatibilités trop fréquentes, les heures et les lieux obscurs et déserts trop innombrables pour qu’il y ait encore de la place pour la raison.

http://www.theatre-video.net/video/Si-un-chien-rencontre-un-chat-extraits-video

jeudi 7 novembre 2013

ENLACEMENT



J’enlace le tronc
Mon visage épouse la rugosité
de l’écorce
l’œil percé jusqu’au cœur
et la bouche mord
se repaît
se griffent
saignent
le visage les lèvres la langue
Lécher le suc écoulé
de la fissure
de l’ouverture
une bouche
 une entrée profonde
  
©christiancazals 

FENÊTRES

La Mère dit:
,
Mon fils, Balthazar, mon grand soldat, la sueur colle mes vêtements et mes lèvres se dessèchent. Prend un peu de thé, sa fraîcheur va détendre nos muscles. Que notre pensée accompagne Ibrahim dans son parcours courageux.
"La mère sert le thé et elle étreint Balthazar" ( Moment musical )

Balthazar:

Ma respiration est lente. Les nuages se dirigent vers l'horizon de feu et dévoilent un ciel très pur. De grands oiseaux blancs se posent sur les minarets, je n'entend plus le bruit du canon et le crépitement de la mitraille.
Maintenant Ibrahim remonte la longue avenue bordée de palmiers.
Beaucoup sont arrachés, tailladés, les hommes détruisent comme les enfants brisent leurs plus beaux jouets.
Ibrahim sera bientôt chez notre cousin.
Heureusement aujourd'hui la chaleur assomme les guerriers.

.... SAIGNE

L'oiseau blanc saigne
Cœur fripé dans la poche
Le BLEU de l'âme.

LES PORTES DU STADE



Lapidation


Les portes du stade s'ouvrent sur les dunes

femme lapidée.

                                              Le sable est chauffé à blanc et l'humide

poudre grise parsemée du rouge du sang frais

de larmes et de chair.

De blancs lambeaux du suc interne qui fait battre le coeur

active les poumons

brise la voix

étire la gorge dans un gémissement étouffé.

Cri de la foule enturbannée

foule mâle au visage de bistre.

Un vautour le bec sanglant guette l'instant de la chute.

Le repos des membres étirés brisés lacérés

le sang des flaques desséchées et le chant rauque des dunes

pénètrent l'espace de douleur

- les portes du stade sont largement ouvertes -

musique du sable frappant les feuilles caduques

des plantes solitaires.

Le lointain du désert crève de chaud et de froid aux heures du jour, de la nuit.


                                                                                              C.CAZALS

 Ce texte écrit il y a 3 ans sera transmis  à l' Ambassade d'Iran à Paris.


Document archive.

mardi 5 novembre 2013

TIRESIA Bertrand BONELLO

Avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Telès, Célia Catalifo, Olivier Torres, Lou Castel, Fred Ulysse, Marcelo Novais Teles, Alex Descas, Stella

Pitch

Tiresia, un transsexuel brésilien d'une grande beauté, vit clandestinement avec son frère dans la périphérie parisienne. Terranova, un esthète à la pensée poétique, l'assimile à la rose parfaite et la séquestre pour qu'elle soit sienne. Mêlant le divin et le profane, cette fascinante odyssée fut présentée en compétition au Festival de Cannes en 2003.
Laurent LUCAS et Clara CHOVEAUX

ROBERT DOISNEAU

Robert DoisneauPêcheur d'images de Quentin  BAJAC

PATTI SMITH / ROBERT MAPPLETHORPE

Les univers du rock'n roll, de la poésie de l'art et du sexe explosent et s'entrechoquent.

Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de touours prendre soin l'un de l'autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d'ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre.
JUST KIDS est un livre qui commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantanée du NEW YORK des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs.
C'est un véritable conte. Il retrace l'ascension de deux jeunes artistes.
Tel un prélude à leur réussite.

LES CHICANES

La journée se déchire maintenant et chaque pan de la tenture soulevée découvre le pont de pierres et ses chicanes. La longue avenue va de l'aéroport international à la vieille ville. On y découvre l'artillerie lourde, les militaires masqués.
Ibrahim avance et pousse son chariot. Son pas est décidé, il avance vers le premier poste de contrôle. La sentinelle est un jeune noir.
"Balthazar dit: je le vois qui touche mon frère, le palpe et avec un sourire s'intéresse à son chariot. Ibrahim lui offre un loukoum. Échange d'amabilité.
Ibrahim s'éloigne, petite forme sautillante.

Ibrahim est passé."

BALTHAZAR et LA MÈRE

Mon frère le prince de notre famille plonge dans l'abîme. Il ne craint pas la fureur des hommes. Mon petit frère est né dans cette ville et n'a connu que notre douceur, les caresses de mes sœurs, et celles quotidiennes de sa mère. Son enfance fut bercée du matin au soir par le chant du muezzin, et nous l'avons protégé de la brutalité du pouvoir en place. Il a grandi sous le soleil, parmi les plantes aromatiques des jardins d'orient, il n'a jamais rien su des tortures infligées au père, il le croit dans un pays lointain faisant du commerce et prêt à revenir dans notre ville. Pourquoi maintenant  devons nous repousser ce peuple combattant à la fois, libérateur et bourreau. S'il plaît à Dieu nous pouvons lutter jusqu'à la nuit des temps. Notre pays est convoité pour ses richesses et sa beauté. Que vient faire ici cette armée de fer et de feu dont l'étendard est la mort et le sang.

La journée se déchire maintenant et chaque pan de la tenture soulevée découvre le pont de pierres et ses chicanes, la longue avenue allant de l'aéroport international à la vieille ville, l'artillerie lourde et les militaires masqués.
Ibrahim avance et pousse son chariot. Son pas est décidé, il avance en direction du premier poste de contrôle  

lundi 4 novembre 2013

de PATTI SMITH



Petit oiseau émeraude, il veut s’envoler.
Dans ma main en coupe, voudra-t-il rester ?
Petite âme émeraude, petit œil émeraude.
Petit oiseau émeraude, faut-il nous dire adieu ?

IBRAHIM

ibrahim

Il est bientôt midi.
Je les vois chercher l'ombre. Ils se planquent sous les camions. Ils mangent leurs rations.
Je vais partir. Je suis seul. Balthazar attend dans sa cache et va m'observer de loin.Mère prie et priera toute la journée. Mon cerveau semble se détendre, c'est comme si mon corps grandissait, comme si mes muscles devenaient de plus en plus tendus. Je suis prêt à bondir.

Ibrahim enveloppe sa tête d'un foulard noir.
Va à son chariot.

dimanche 3 novembre 2013

L'OBJET DU DÉSIR



L’objet du désir

Tu as des doigts souples
Fins, en penne d’oiseaux des tropiques,
Longs doigts de pianiste
Porcelaine blanche de poupée ancienne.
                  *
Tu as des doigts de fée
Des doigts qui tiennent une petite baguette
Verge fine et souple
Et des ongles longs et fragiles.

IBRAHIM " FENÊTRES".

En avant scène Ibrahim assis sur le sol devant son chariot de friandises semblable à un chariot de glacier.

Ibrahim:

Il fait un temps merveilleux et je n'ai pas encore  entendu les bruits des combats, les explosions, les hurlements de sirène, les hélicos.
Il y a un an, quand le soleil brillait comme aujourd'hui, quand le malheur  ne s'était pas encore abattu sur notre peuple, on allait dans les vestiges de la vieille ville et on s'éclatait en plongeant dans les piscines vétustes des anciens palais.
Avec un frère les heures passaient très vite et à la tombée de la nuit nous partions dans les rues taquiner les amoureux et contempler les gens riches descendre des voitures de luxe pour entrer dans les salles de spectacle aux murs de marbre et dans les restaurants aux tentures cousues d'or.
Tous mes amis sont dispersés dans la ville. Il y en a un que je n'ai pas revu: Ahmed Rachid.
Il y a deux semaines, Saïd a eu la tête explosée.
Regarde bien Saïd du haut de ton arbre fleuri planté dans le paradis, regarde bien ce qui va se passer.

(Ibrahim prend son jeu d'osselet et commence une partie. Silence.
Ibrahim range ses osselets puis se dirige à cour. Il regarde au loin.) 

CHELSEA HOTEL

C'était l'été ou Coltrane est mort, l'été de l'amour et des émeutes, l'été ou une rencontre fortuite à Brooklyn a guidé deux jeunes gens sur la voie de l'art, de la ténacité et de l'apprentissage.
PATTY SMITH deviendrait poète et performeuse, et ROBERT MAPPLETHORPE, au style très provocateur, se dirigeait vers la photographie. La même innocence et  le même enthousiasme leur fait connaître la célèbre table ronde du Max's Kansas City où siège la cour d'ANDY WHARHOL.
 
En 1969 le couple élit domicile au CHELSEA HOTEL.