jeudi 26 décembre 2013

Le blog de Christian Cazals est fermé pour cause de maladie.
Durée improbable.

mercredi 18 décembre 2013

AFRICULTURES

L'infini, l'imparfait, l'inachevé


Adama Bamba

Avec Adama Bamba nous plongeons dans "L'infini - l'inachevé - l'imparfait", un titre évocateur et poétique pour une série d'images en noir et blanc de bâtiments en béton brut en voie de construction, de piliers photographiés de face, de côté, de bouts de fer qui, attendant d'être recouverts de ciment, se perdent dans un ciel infini.
On pourrait se croire dans un site industriel du nord de l'Europe : nous sommes au Mali, loin des clichés des villes africaines colorées et bruyantes.

Il n'y a pas de présence humaine mais par cette absence on devine le travail des hommes. Leurs labeurs.

Ces images sont poétiques et dures à la fois. Poétiques parce qu'elles ont été prises avec un regard attentif et presque aimant qui, partant du béton, amène notre regard au ciel où les problèmes d'ici bas semblent petites choses. Dures parce qu'elles nous en disent long sur une économie fragile, peut-être des malversations.

Ces photographies nous parlent d'abandon, de la solitude des choses, d'un arrêt du temps. Un élan déchu.








mardi 17 décembre 2013

LA BAGUE




Niarkos blêmit devant le corps que lui présenta l’employé de l’institut médico légal.
Sur le chariot métallique pas de nom mais la lettre X.
Le cadavre devait avoir la soixantaine. Un visage parfait de Dieu Grec. Cheveux et barbe blanche. Grand, musclé, une large cicatrice refermée récemment cachait le trou béant de l’impact de la balle.
Niarkos se souvint de ce visage. Il plongea dans ce qui fut sa prime enfance….
Sa vie  privilégiée de gosse de riche dans l’île de Délos.
Un père magnifique, très entouré, courtisé, un père toujours très attentif pour son jeune enfant malgré ses escapades amoureuses et ses voyages lointains.
Et puis brutalement, un jour qu’il revenait de la plage, il avait dix ans, l’annonce de la mort du père, sa disparition en mer. Le naufrage d’un de ses navires, il était armateur, au cours d’une croisière lointaine dans l’océan antarctique.
Aujourd’hui, c’est la salle froide de l’institut médico-légal, il est confronté à cet homme qu’il n’a pas oublié, étendu sur un chariot de métal chromé, cadavre rigide, noble dans sa posture de gisant.
Maintenant, il se souvient des paroles feutrées prononcées par les parents, par les proches, pendant son enfance. Personne ne croyait au naufrage. Disparition corps et bien du yacht, pas de rescapés. On pensait que le père, Yannis, s’était mis en marge du monde. On pensait qu’il vivait dans un de ces monastères perchés.
Niarkos fit des études normales. L’école, la faculté, le journalisme, les piges dans différents journaux d’Athènes.

à suivre  



 La Bague suite
                                                              




Niarkos blêmit devant le corps que lui présenta l’employé de l’institut médico légal.
Sur le chariot métallique pas de nom mais la lettre X.
Le cadavre devait avoir la soixantaine. Un visage parfait de Dieu Grec. Cheveux et barbe blanche. Grand, musclé, une large cicatrice refermée récemment cachait le trou béant de l’impact de la balle.
Niarkos se souvint de ce visage. Il plongea dans ce qui fut sa prime enfance….
Sa vie  privilégiée de gosse de riche dans l’île de Délos.
Un père magnifique, très entouré, courtisé, un père toujours très attentif pour son jeune enfant malgré ses escapades amoureuses et ses voyages lointains.
Et puis brutalement, un jour qu’il revenait de la plage, il avait dix ans, l’annonce de la mort du père, sa disparition en mer. Le naufrage d’un de ses navires, il était armateur, au cours d’une croisière lointaine dans l’océan antarctique.
Aujourd’hui, c’est la salle froide de l’institut médico-légal, il est confronté à cet homme qu’il n’a pas oublié, étendu sur un chariot de métal chromé, cadavre rigide, noble dans sa posture de gisant.
Maintenant, il se souvient des paroles feutrées prononcées par les parents, par les proches, pendant son enfance. Personne ne croyait au naufrage. Disparition corps et bien du yacht, pas de rescapés. On pensait que le père, Yannis, s’était mis en marge du monde. On pensait qu’il vivait dans un de ces monastères perchés.
Niarkos fit des études normales. L’école, la faculté, le journalisme, les piges dans différents journaux d’Athènes.      


Aujourd’hui, à quarante ans, il parvient à une maturité professionnelle telle, ce qui lui permet de faire de grands reportages. C’est la raison de sa présence ici, dans ce lieu glacé, sinistre jusqu’au carrelage blanc. Tout est blanc.
Son travail ? Enquêter sur la mort du parrain de la drogue dans son pays. On vient d’apprendre la mort de celui-ci, exécuté dans un ascenseur de l’Hôtel Lutétia à Paris. Le visage du parrain est inconnu à ce jour. Les services de police savent seulement qu’il porte à l’annulaire gauche une bague dont le chaton représente un Apollon. La bague est fixée chirurgicalement au doigt.
C’est ce que lui apprend l’employé de l’Institut avec une voix blanche qui semble venir de l’au-delà. Il lui présente la bague placée dans un petit sachet de plastique. L’annulaire gauche du cadavre a été disséqué très proprement pour pouvoir libérer le bijou. Niarkos prend le sachet et observe avec précaution l’anneau d’or et l’Apollon sculpté dans une minuscule améthyste. La salle de reconnaissance est silencieuse, venant de très loin les bruits de la ville. Niarkos regarde avec intensité le bijou puis lentement repose le sachet sur le cadavre. Il ferme les yeux un instant. Ses lèvres tremblent. Il regarde enfin l’employé, raide dans sa tenue blanche, bouge un peu la tête pour le remercier et rapidement, tourne les talons et sort.
Niarkos est dans le jardin attenant à l’institut médico-légal. Il est assis sur un banc face à la Seine. Une journée d’Octobre, grise, humide. Niarkos touche sa main gauche, l’annulaire porte la même bague que celle du cadavre.
Il replonge dans son enfance quelques jours avant le départ du père. Tous les deux sont assis sur la plage privée de l’immense propriété de l’armateur.
Le geste de celui-ci lui présentant l’anneau d’or surmonté d’une améthyste sculptée : l’Apollon du Belvédère et ses paroles : « Nous sommes reliés jusque dans l’éternité. L’anneau s’élargira et à ta maturité fait le fixer à ton doigt. Il sera alors incrusté pour la vie. Il faut que tu saches que ta mère est partie le jour de ta naissance. Elle a quitté notre monde volontairement. »

Niarkos se lève et se dirige vers le bord du quai, il s’assoit sur le sol et contemple la Seine. Pas très loin un accordéon dans le bruit de la ville.
Il charge les poches de son pardessus avec quelques pavés qui trainent, un morceau de métal qu’il glisse dans sa ceinture, puis il se laisse aller au fil de l’eau.
Dans la salle de reconnaissance, l’employé fixe l’anneau à l’annulaire gauche du cadavre, recouvre le corps d’un linceul immaculé et fait glisser le chariot dans son logement. Il referme la porte, éteint la lumière.


 


©christiancazals 12/2013
  

NUIT RHÉNANE

Jacqueline Waechter a laissé un nouveau commentaire sur l'article "Une grâce, un dramatique porte-à-faux, la pire des...":

NUIT RHENANE
Guillaume Apollinaire

Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Ecoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire

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lundi 16 décembre 2013

L'OR DES MOTS

L'or des Mots

,
Les Mots forgés aux flammes de l'enfer
Les mots, ceux que l'on dit, avec violence, avec douceur,
dans l'amour, dans la haine,
les mots prononcés à l'angle de la rue,
en cachette,
en brisant le verre de cristal,
en laissant s'écouler le champagne,
entre les seins de celle que l'on convoite,
les laisser s'écouler sur ses lèvres ouvertes,
ses lèvres de carmin,
ses lèvres prononçant des mots de feu,
des mots d'amour,

des mots...toujours des mots... qui sont notre lien... de chair...
des mots alors que l'on rend l'âme,
on lui prend la main,
on la serre,
les mots....un silence imperceptible,
Et les yeux se ferment sur les derniers mots.

Et puis le silence.
Une larme glisse sur la joue.

©christiancazals2013

dimanche 15 décembre 2013

LA FLEUR ROUGE



LA FLEUR ROUGE

Prologue.

Ce que je voudrais dans cette explosion de joie, fragmentation des jours tristes qui s’éloignent, hurlement des animaux sauvages broyant mes os, souillant mes organes de la vie, de la vie qui file à la façon de la ligne du pêcheur brutalement tendu par l’espadon, ce que je voudrais dans les tremblements de mon corps, ce que je voudrais apprendre des larmes qui subitement coulent le long de mes joues, déposant leur sel sur mes lèvres fissurées par le gel, ce que je voudrais… pourquoi la solitude, la marche insensée dans ce désert de mots, les mots qui sortent de ma bouche, se répandent sur le sable gris de mon espérance, espoir de fuite en avant, vers le soleil ou les astres lumineux perdus dans ce lointain désir que j’ai de purifier, de clarifier, d’ordonner, d’exciser pour découvrir l’intérieur de mes rêves, exciser le pistil d’une fleur, puis sucer la liqueur ambrée qui s’épanche et la boire indéfiniment, m’en gaver et la laisser agir lentement, longues années d’attente fébrile, longues années de prison, odeur des murs moisis, souvenirs de ces odeurs qui reviennent régulièrement aux heures du soir, heures d’inquiétude quand le jardin s’assombrit, quand la lune grimpe le long du mur, le mur couvert de lierre, là bas, après le bâtiment qui gémit la respiration lente des corps qui souffrent. Un chien me garde, servile, créature aux dents jaunes, déchaussées, qui sentent fort quand il s’approche pour m’observer par le judas, le regard et l’odeur forte…. LA CHAROGNE.



*


Les faits

Séquence 1. Intérieur nuit train.

Dans ce train début du siècle, compartiment tendu de tissu rouge élimé, taché, plongé dans une demi-pénombre. Une lampe est suspendue sur le mur latéral.

Assis sur la banquette du compartiment un homme retenu par une camisole de force se tient très droit, le regard fixe, lointain. Il est encadré par deux infirmiers en blouse visiblement très fatigués, les yeux mi-clos.

L’homme : S’il vous plaît, mon secrétariat est-il averti de notre arrivé ?

L’infirmier (las) :   Oui  Oui.


Séquence 2 : Intérieur petit matin. Asile

Une pierre au sol porte une inscription souhaitant la bienvenue aux arrivants.
On découvre un vaste hall d’entrée, très long, éclairé par des hautes fenêtres armées de barreaux qui donnent à ce lieu une ambiance carcérale.
Des pas résonnent sur le sol dallé de pierres.
Au fond de la salle une grande table de bois, derrière laquelle est assis un personnage imposant occupé à des écritures.

Voix off de l’homme en camisole. (forte et autoritaire)

Au nom de sa majesté impériale je déclare qu’il faut procéder à l’inspection de cette maison de « fous » !
Surpris le secrétaire lève les yeux et le fixe intensément.

Séquence 3 : Intérieur petit jour, chambre du « fou » ;
Au plafond large tache d’humidité. Le visage du fou sort de son sommeil. La tache fait apparaître des visages étranges, cris off, ricanements, pleurs, tous ces bruits viennent de l’étage.
L’effroi se lit sur son visage, les visages l’observent avec ironie.
Le fou est assis sur sa paillassse et son regard fixe avec intensité la tache du plafond et les encoignures des murs.
Il y a de la moisissure et par endroit une fleur, rouge, semblable à un coquelicot.
La porte attire son regard, surtout le judas.



















(1)

Poème de Jim MORRISON

      J'ai découvert que mon seul amour était d'un Dimanche bleu. Elle m'a regardé et m'a dit que j'étais le seul au monde.

Maintenant j'ai une fille à moi.
Une fille qui m'attend aux moments tendres.
Une fille à moi,
elle est le monde,
elle est mienne.

Jim Morrison.

samedi 14 décembre 2013

Travail de la couleur agnès BALAŸ


GoodBye

afp-photo:

UNITED KINGDOM, London : Former South African President Nelson Mandela waves to the media as he arrives outside 10 Downing Street, in central London, 28 August 2007, for a meeting with British Prime Minister Gordon Brown. Mandela is to attend the unveiling Wednesday of a statue in his honour opposite the British parliament. The wraps will be taken off the statue Wednesday and will see the likeness of the 89-year-old Nobel peace prize winner stand alongside the likes of former British prime ministers Winston Churchill and Benjamin Disraeli.AFP PHOTO / LEON NEAL

ALEXANDRA ET LE CHEMIN DE PIERRE.

Le petit chemin de pierre bordé de framboisiers
la chaleur de l'heure
de la sieste,
c'était l'adolescence, le moment de découverte des vibrations intimes du corps,
les instants d'attouchements secrets,
un village proche de la frontière Andorrane
Toulouse au Nord,
La montagne Saint Pierre au Sud,
avec sa grotte
cachette mystérieuse dans laquelle je retrouvai Alexandra,
Le Quié à l'est,
de marbre et vertigineux,
à l'ouest,

LA SERRE

Mont arrondi,
Champignonnière de ce lieu Ariégeois,
et les torrents.

Je me souviens elle était sur le bord du chemin
cachée dans les broussailles.
Me fit un signe de la main
Je vis sa bouche appeler.
Elle est repartie dans un grand éclat de rire.

Les mots se sont envolés.

Des tourterelles blanches vers le sommet de la montagne.


NORG

CiPM Marseille



ALEXANDRIE / MARSEILLE

Atelier organisé à Marseille du 2 au 6 mai 2006
avec
Jean-Charles Depaule, Emmanuel Fournier, Shahdan El Gharbawy,
Hoda Hussein, Anne Parian, Rifat Sallam

et à Alexandrie du 19 au 26 novembre 2006

avec
Jean-Charles Depaule, Shahdan El Gharbawy,
Hoda Hussein, Rifat Sallam, Cécile Mainardi, Pascal Poyet

cipM, Décembre 2013
ISBN : 9791091991087
84 pages
prix de vente TTC : 15 euros

Extrait :
Dans le poème en cent mots, il y a huit nuits. C'est à peine croyable. Soit qu'on ai pris les mots pour la plus petite unité de mesure nocturne, soit qu'on les ai tassé suffisamment pour obtenir une densité proche de celle de la nuit, et sans qu'on le décide, il a fait vraiment nuit, d'un coup, pour une durée irrévocable, et à huit reprises. On a d'abord allumé les phares de la voiture sur la mer pour mieux le voir, puis les lumières sont restées allumées, et par contraste, on rendu tout le reste plus obscur, jusqu'aux huit lendemains.
Extrait de 3 textes de Cécile Mainardi.






KOŠICE / MARSEILLE

Atelier organisé à Marseille du 20 au 25 mai 2013
et à Košice du 23 au 28 octobre 2013

avec

Mária Ferencuhová, Ján Gavura, Katarína Kucbelová,
Michèle Métail, Nicolas Pesquès, Esther Salmona
Traductrices :
Mária Ferencuhová et Lena Jakubcáková


cipM, Décembre 2013
ISBN : 9791091991100
68 pages
prix de vente TTC : 15 euros
Extrait :
Je n'ai tué mon premier loup
que lorsque mes tempes
ont commencé à grisonner.

Quand on sait s'y prendre
on peut tuer un chevreuil
à la patience, à la confiance.

Les guêpes sont des cibles vivantes
Elles scintillent vers le cœur du chasseur
et lui lancent : touche mes os, ils sont souples.
La vérité est une
on ne m'a jamais dit le contraire.
Extrait de Tuer de Ján Gavura.

vendredi 13 décembre 2013

PROLOGUE DE LA FLEUR ROUGE (1)



Ce que je voudrais dans cette explosion de joie, fragmentation des jours tristes qui s’éloignent, hurlement des animaux sauvages broyant mes os, souillant mes organes de la vie, de la vie qui file à la façon de la ligne du pêcheur brutalement tendu par l’espadon, ce que je voudrais dans les tremblements de mon corps, ce que je voudrais apprendre des larmes qui subitement coulent le long de mes joues, déposant leur sel sur mes lèvres fissurées par le gel, ce que je voudrais… pourquoi la solitude, la marche insensée dans ce désert de mots, les mots qui sortent de ma bouche, se répandent sur le sable gris de mon espérance, espoir de fuite en avant, vers le soleil ou les astres lumineux perdus dans ce lointain désir que j’ai de purifier, de clarifier, d’ordonner, d’exciser pour découvrir l’intérieur de mes rêves, exciser le pistil d’une fleur, puis sucer la liqueur ambrée qui s’épanche et la boire indéfiniment, m’en gaver et la laisser agir lentement, longues années d’attente fébrile, longues années de prison, odeur des murs moisis, souvenirs de ces odeurs qui reviennent régulièrement aux heures du soir, heures d’inquiétude quand le jardin s’assombrit, quand la lune grimpe le long du mur, le mur couvert de lierre, là bas, après le bâtiment qui gémit la respiration lente des corps qui souffrent. Un chien me garde, servile, créature aux dents jaunes, déchaussées, qui sentent fort quand il s’approche pour m’observer par le judas, le regard et l’odeur forte…. LA CHAROGNE.

jeudi 12 décembre 2013

LES ATELIERS DU VERRE

Vitrail Mélanie CORNU- Les Ateliers du verre

NOUVELLE MOUTURE "LA FLEUR ROUGE"

LA FLEUR ROUGE  .... TEXTE MONOLOGUE  de Christian CAZALS

Mise en espace Direction d'Acteur..........................  Hervé PÉZIÈRE

Conseiller artistique:................................................. Pascal PAPINI

Interprétation: .......................................................... Robert BARBE

Extrait de la nouvelle de Vsevolod GARCHINE  (1855-1888).

Avant propos de Christian CAZALS.©La fleur rouge

Nous remercions les Éditions Actes Sud pour la sortie en 1990 des récits traduits par Jean GILLES, dont" la Fleur Rouge ".
Nous ne connaissons pas le succès de l'œuvre en librairie.
La lecture de cette courte nouvelle, violente, surprenante et pleine de mystère fut le ferment d'une méditation réflexion sur l'en fermement, hôpital psychiatrique ou prison, sur les possibilités d'évasion dans un monde imaginaire où la poésie transforme l'homme, l'adoucit, efface les rugosités de son âme, l'aide à replonger dans le réel, moment de respiration, de sensations vrais dans un univers glauque et malodorant.
C'est ainsi que tout naturellement naquit un monologue, non pas une adaptation de la nouvelle, mais un long poème, avec le désir de l'auteur de donner vie à l'unique personnage de cette histoire.
Un "fou" dont la mission est de " tout ,purifier dans cet asile".
Cette purification passe par la rencontre avec ses " confrères", les psychiatres pingouins réunis autour de lui, les spectateurs de ses rêves les plus étranges.
Il y a également des fleurs dans les anfractuosités des murs de l'asile, des pavots qu'il faut atteindre et arracher. Peut-être la femme, la beauté, la mort comme un frisson de volupté.
Un ange est certainement là et l'accompagne dans son cheminement. 
Il lutte avec hargne contre cette société qui le muselle. Et c'est l'accomplissement final, révélation, envol soutenu vers ce qu'il est convenu d'appeler les cieux, ou simplement joie de se retrouver dans le regard des autres. Selon certains Garchine était pessimiste; il s'est suicidé à 33ans. Est-ce bien un renoncement?
Jean Gilles, traducteur de la nouvelle nous parle de l'issue verticale du suicide. Chute dans le vide, envol inversé.
Dans ces temps de misère, de tromperies, de morts banales
sur les routes, d'asservissements, de duplicités diplomatiques, le "fou" s'élève et nous offre ses trois fleurs de pavot. Il y a dans ses gestes de la grandeur, une sincérité inhabituelle, de l'amour qu'il communique en corne d'abondance vivante et ruisselante d'énergie.
Pour nous quel bonheur de se gaver, de prendre, de l'accompagner jusqu'au départ.
Devient-il lui aussi, fleur, ange, vibration dans nos cœurs en
pénétrant dans le mur.
La fraîcheur de l'eau qu'il répand lui ouvre les yeux.
Christian CAZALS (11.05.1999)

COMPAGNIE LE SECOND ŒUVRE


THÉATRE PASCAL  CATTO


La Felouque blanche

  Après avoir repoussé le sable accumulé par le vent de la nuit, l'enfant berger grimpa jusqu'au sommet de la dune.
Il contempla l'immense lac qui s'étendait en contre bas, les berges orientales disparaissaient dans les brumes matinales. 
Une felouque blanche, voile latine gonflée, s'éloignait, des oiseaux migrateurs faisaient vibrer la surface de l'eau.
L'enfant berger fouilla la poche de sa gandoura, en sortit la rose des sables ramassée la veille, il creusa le sable froid, déposa la rose et referma le trou en lissant tendrement le sol.
D'un geste il rassembla les quelques chèvres dont il avait la garde et s'éloigna en direction des berges rocheuses vers l'orient caché.
La felouque blanche était maintenant invisible.
Le chant des oiseaux inaudible.
L'enfant berger cheminait lentement au rythme de ses bêtes.



Felouque sur le Nil
LA FELOUQUE BLANCHE

mercredi 11 décembre 2013

LA NUIT... LA LUNE



LA Nuit…  La Lune…     ©jan petrus


L’éphèbe et le Cerf


L’ Hère parcourt la forêt

Mes yeux

Filtrent des larmes

Les premiers bois d’un daguet frottent mon ventre

Sa langue dépose au creux de mon oreille

Les mots merveilleux

« Avoir peur de perdre yoni »

« Avoir peur de perdre yoni » lu dans un Blog

vendredi 6 décembre 2013

Hommage musical à NELSON MANDELA


  • Nelson Mandela
    Ancien Président de l'Afrique du Sud
  • Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le 18 juillet 1918 à Mvezo et mort le 5 décembre 2013 à Johannesburg, est un homme d'État sud-africain ; il a été ... Wikipédia

  • Naissance : 18 juillet 1918, Mvezo, Afrique du Sud
  • Date de décès : 5 décembre 2013
  • Distinctions et récompenses : Prix Nobel de la paix, Bhârat Ratna,






  • Nelson Mandela en 2005.Photo Ace REUTERS

    jeudi 5 décembre 2013

    LE TROU



    L’entrée de ce « trou » que j’appelai ( ? ) ainsi, pourquoi le trou ? Était envahi de ronces et de fleurs sauvages, les cuisses étaient griffées et saignaient, les jambes pataudes boursouflées par les heures de marche, et je m’écorchai pour pénétrer ce lieu,
    Ce n’était pas une grotte ancienne ni un refuge cathare
    Encore des vestiges électriques garnissaient les murs
    Mais le repaire des soldats étranges,
    Se déplaçant en

    JEEP

    Avec dessus F.F.I-


    ( à suivre et modifier )
    Images intégrées 3

    DÉCOUVERTE DANS UN VIEUX JOURNAL - chez un bouquiniste des quais de la Seine / Paris

    Jeune driver sur un manège

    DAKAR TROTTOIRS




    Le long métrage de Hubert Laba Ndao, Dakar Trottoirsprojet bénéficiaire du Programme ACPCultures+, sortira en salle au Sénégal le 6 janvier 2014. 
    La première aura lieu le 13 décembre au Théâtre Daniel Sorano à Dakar.
    Dakar Trottoirs est l’histoire d’un amour singulier entre Siirou et Salla, deux jeunes gens portant un passé d’enfants des rues et confrontés aux dures réalités d’une certaine jeunesse urbaine africaine. Le film met en scène un groupe de jeunes marginaux qui, avec l’entrée dans l’âge adulte, tente de construire de nouveaux rêves, de nouveaux projets…
    Découvrir la bande annonce et le making of du film.
    Accédez au site Internet du film : cliquez ici.
     

    mercredi 4 décembre 2013

    Photo de Elise Fille-DUVAL

    DÉCOUVERTE DE LA LECTURE

    Certains se plongent dans la recherche littéraire , d'autres aiment fouiner dans les librairies ou chez les bouquinistes pour mieux dévorer leurs auteurs favoris, d'autres encore flânent et préfèrent qu'on leur raconte des histoires.

    mardi 3 décembre 2013

    HOMMAGE DES ENSEIGNANTS AUX VIEUX JOURNAUX

    HOMMAGE DES ENSEIGNANTS

    LA PASSION DES VIEUX JOURNAUX

    LA PASSION DES VIEUX JOURNAUX


    La passion des vieux journaux est une passion de poussière, de papier froissé, d'araignée aux mille pattes et aux yeux globuleux, une poussière qui pénètre les narines, obstrue la gorge et l'arrière gorge, sort la nuit quand on sommeille en crachats noirâtre. Les pages des vieux journaux cachent souvent des visages magnifiques; des corps de rêves, les images des déesses et autres chérubins nus.

    lundi 2 décembre 2013

    UN ARTISTE C'EST QUELQU'UN QUI OSE DIRE.
     JEAN GENET 


    LES ENFANTS OSENT DIRE TOUT CELA. ILS SONT BIEN TOUS DES ARTISTES

    ALEXANDRE ROMANÈS