vendredi 23 mai 2014

LES VOYAGES ORGANISÉS



Non.
Plus le voyage des grands aéronefs chamarrés et des tours opérators aux colliers de fleurs tropicales et de bois exotiques
de senteurs capiteuses
D’alcool frelaté
De drogue douce ou dure au choix du promeneur.
Le voyage en chaussettes et shorts coloniaux
Le voyage de l’homme d’affaire et des fureteurs grippe-sou,
Le voyage acheté, avec ou sans crédit, le voyage des bien lotis- un regard de bienfaisant sur l’enfant nu des rues de Dakar,
et le tour est joué,
OUF !!
ouf de plaisir dans le siège molletonné d’une carlingue vibrante,
piaffement avant le départ,
avant le retour dans le désert surpeuplé des villes tristes.

Non.

Aller du pas lent des caravanes
laisser son CŒUR sourire - comme son cerveau et son corps –
prendre dans ses bras, sentir et poser son front sur le front de l’autre.

Laisser flotter la vie et retrouver les ossements, l’arme de bois sculpté, l’os en forme d’harpon.
Les masques bienveillants chantent sous l’arbre du village.
Une chèvre efflanquée se régale d’un vieux journal déchiqueté et d’une racine rongée.



©christiancazals

jeudi 22 mai 2014

Prométhée, enchaîné.  fixé à la roche par de lourds anneaux de bronze. nu  le sacrifice se prolonge / l'attente nocturne du moment sacrificiel trouble son regard / la connaissance est en lui poussière miraculeuse infiltrée entre les interstices organiques des villosités cérébrales. Il plonge ses mains dans l'argile / malaxe et frappe la gangue refermée sur le sourire de l'enfant  - le désir de l'homme et de la femme - le sourire du vieillard, ses regrets. Torche de lune portée à bout de bras du supplicié se découpe dans la roche ensanglantée. Épiméthée nu, en miroir lui révèle sa nudité et le calme éternel en font une statuaire grecque. Le mont Caucase,ultime station du parcours. Dans le bois sacré les singes du fromager protègent, accompagnent la marche du supplicié.Un chant de mort résonne au creux de l ' hypophyse, au coeur des circonvolutions depuis l'enfance irriguées de joie. de comptines, de chants de guerre, et de couplets à boire. Dans les nuées, au dessus du brouillard levé dans la nuit, très haut dans l'immense voûte le tournoiement d'un aigle, affamé, bec enrubanné de lambeaux sanglants. Regard. Horizon. Toujours l'attente. Un corps fixé au pilori, muscles bandés l'ombre des rochers s'étend sur le sable répandu en marge du désert. Sable remué, cris et gestes, chevelures arrachées et sang en flaque sèche sur l'écorce du sol. L'ombre s'étend sur le glacis aux pieds de la forteresse, murs de latérite, de briques rongées par le vent. L'ombre sur le sol, sec, sable et sel, l'herbe rase jaunit, les sources se tarissent, le guerrier fume, son corps exhale l'odeur acre de la peur et du crime.
(Essai pour un regard poétique)

PHOTO Aline RABUSSEAU

mercredi 21 mai 2014

Réveil Nocturne

L'eau en rigole
sur le métal d'une table de bar
miaulement du chat perché- au faîte d'un toit de tuiles disjointes-
illuminations brutales de la couche-
un pied découpé dans sa blancheur- la chevelure aux reflets mordorés-
un sein dans le plissement des draps.
Le volet brutalement frappe le mur.
Les yeux s'ouvrent, immenses, sentir le mouvement naître, dans la beauté, danse buto au coeur de la nuit.
Une main se tend, la mienne, la sienne,
                                                          le carnet de croquis,

                                               Ea  
                                                    U    pluie

un trait.

Les corps retombent....Le sommeil  ////     

Au matin un soleil gris inonde la chambre, ouvre les paupières. Chante l'Angélus.   

C.C                               

Ce fut place de la Comédie à Montpellier

Parfois un glissement... frôlement... une ombre, sensation étrange, frisson en moi,  en promenade sur la lande, ou bien caché dans le salon au murs tendus de soie damassée, rouge écarlate, étendu en solitaire, car celle qui palpe la musculature fatiguée des membres amaigris de mon corps, ce corps dont j'ai fait usage avec excès, est repartie
vers d'autres plaisirs, d'autres sensations étranges qu'elle éprouve au toucher en prodiguant ses caresses, attouchements prolongés, baisers, alors on s'endort, le ciel est lumineux, envie de chanter.
Un chat noir bondit.....mais il n'y a pas de chat.
La course effrénée d'une ombre minuscule le long des murs circulaires du boudoir, et sa disparition soudaine.
                                                                   (à suivre) 

et maintenant c'est une mouche- il me semble-.
Cz.

AUTOPORTRAIT DE Simone FATTAL.

Autoportrait



Vidéo : 46' — Couleur et N&B — France, 2012
Image : Pierre-Henri Magnin - Son : Chilpéric de Boiscuiller
Montage : Eugénie Paultre - Production : Simone Fattal

« Une jeune femme, Simone Fattal, comme pour se découvrir, choisit de s’exposer à l’œil de la caméra, afin que se révèle – mieux que par n’importe quel miroir ? – une part d’elle-même. Simone se prête, sans jouer, à ce jeu de reflet que permet le cinéma – choisissant délibérément de se plier aux impératifs de la captation, acceptant les approximations que la confrontation à l’objectif pourrait générer, et prenant le risque, non sans une juste réserve, de se dévoiler aux yeux des autres. Simone se montre, toute en spontanéité, en se racontant, par touches, par bribes et fragments – laissant libre cours à la franchise: acceptant sans compromis de se soumettre à cet exercice de sincérité et de vérité, qu’elle s’impose et exige. Car Simone semble attendre, avant tout, de cette « réalisation » de sa propre image, une forme de clarté – le cinéma devenant alors le medium, ou plutôt la condition privilégiée pour que paraisse – ou mieux, pour rendre possible, une réalité, qu’il est seul à même de saisir, de rendre visible, selon son propre équilibre d’ombres et de lumières. C’est pourquoi ce film est avant tout une recherche – cinématographique – qui tend à voir : à voir surgir, en regard, une part de soi – cette part de soi qui ne nous appartient pas en propre, tant il est vrai que nous sommes chacun, même à notre insu, un visage de notre humanité? »
(Eugénie Paultre)

IL MEURT LENTEMENT



Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas
Celui qui ne lit pas
Celui qui n’Écoute pas de musique
Celui qui ne sait pas trouver grâce à
                                                                 Ses yeux.

Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins
Celui qui ne change jamais de repère
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
                                            Son tourbillon d’émotions
Celles Qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour
Celui qui ne prend pas de risques
 Pour réaliser ses rêves
Celui qui pas une seule fois dans sa vie n’a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui
Agis tout de suite
Ne te laisse pas mourir lentement

Ne te prive pas d’être heureux.  

pablo Neruda.


pour A...                                            

mardi 20 mai 2014

COLLAGE CATIE CAZALS

Collage de CATIE CAZALS


Collage Catie CAZALS

ANGE de DÉSOLATION Groupe Détroit Bertrand CANTAT Pascal HUMBERT




Une lutte. Un poème beau et puissant.
Je pense au drame vécu par Bertrant Cantat et Marie Trintignant.
(visualisez cet enregistrement en full screen)

lundi 19 mai 2014



Les plages de nos pensées sont parfois désertes, encombrées de lichen et de bois africain, et le ressac, l’écume de nos caresses,

de nos instants d’intimité et de prière commune, de nos gestes enchaînés.

Un très beau texte en hommage à Bernard Marie Koltès.

Nous vous l’offrons bien volontiers.



« Si un chien rencontre un chat, par hasard, ou tout simplement par probabilité parce qu’il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu’ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face- non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l’on se voit de loin, où l’on s’entend marcher, un lieu qui interdit l’indifférence, ou le détour, ou la fuite ; lorsqu’ils s’arrêtent l’un en face de l’autre, il n’existe rien d’autre entre eux que de l’hostilité, qui n’est pas un sentiment, mais un acte, un acte d’ennemis, un acte de guerre sans motif.

Les vrais ennemis le sont de nature, et ils se reconnaissent comme les bêtes se reconnaissent à l’odeur. Il n’y a pas de raison à ce que le chat hérisse le poil et crache devant un chien inconnu ni à ce que le chien montre les dents et grogne. Si c’était de la haine, il faudrait qu’il y ait eu quelque chose avant, la trahison de l’un, la perfidie de l’autre, un sale coup quelque part ; mais il n’y a pas de passé commun entre les chiens et les chats, pas de sale coup, pas de souvenir, rien que du désert et du froid. On peut être irréconciliable sans qu’il y ait eu de brouille, on peut tuer sans raison ; l’hostilité est déraisonnable.

Le premier acte de l’hostilité, juste avant le coup, c’est la diplomatie qui est le commerce du temps. Elle joue l’amour en l’absence d’amour, le désir par répulsion. Mais c’est comme une forêt en flammes traversée par une rivière, l’eau et le feu se lèchent, mais l’eau est condamnée à noyer le feu et le feu forcé de volatiliser l’eau.  L’échange des mots ne sert qu’à gagner du temps avant l’échange des coups parce que personne n’aime recevoir des coups et tout le monde aime gagner du temps.

Selon la raison, il est des espèces qui ne devraient jamais, dans la solitude, se trouver face à face. Mais notre territoire est trop petit, les hommes trop nombreux, les incompatibilités trop fréquentes, les heures et les lieux obscurs et déserts trop innombrables pour qu’il y ait encore de la place pour la raison."



Festival AVIGNON 2001

©pour Aline Hernandez
(Pour des raisons médicales le blog est interrompu Jusqu'au Dimanche 25 Mai.
Vous pouvez me joindre au 06.19.31.06.83 ou au
04.75.04.12.35 
Vous pouvez également me joindre par courrier à
Christian CAZALS,
Le VILLAGE
26700
LA GARDE ADHÉMAR)

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(Nous continuons à déposer des textes)