samedi 17 août 2013

HOMMAGE AU POÈTE AIMÉE CÉSAIRE

La brise du soir écarte les palmes et le singe ricane car il aperçoit le soleil se cacher tout rouge derrière les nuages sombres d'une mer démontée.

Lamantin paresseux en route pour le marigot, fi de l'orage des zébrures lumineuses des claquements du ciel malgré tout inondé de planètes d'astéorides de filaments électriques de satellites espions.

Un criquet chante le bonheur d'être nu sous la lune en prière.

Une brousse de plus en plus sombre, de larges feuilles masquées sur le trajet des plages et les rythmes de la nuit cosetant la marche du voyageur.

Les pleurs quand il se baigne profond parmi les jacinthes et trouble le repos de la carpe endormie.En hommage au poète Aimé Césaire les textes écrits sur ce blog . Ceux qui chantent l'Afrique , ses paysages, son art, sa beauté enfin, cette beauté sauvage de l'immensité dans laquelle se perd le regard, du labyrinthe des bolongs, ces grands lacs poissonneux, refuge du lamantin, et d'autres animaux marins cachés dans les palétuviers.

Pour Aimé Césaire

En hommage au poète Aimé Césaire les textes écrits sur ce blog . Ceux qui chantent l'Afrique , ses paysages, son art, sa beauté enfin, cette beauté sauvage de l'immensité dans laquelle se perd le regard, du labyrinthe des bolongs, ces grands lacs poissonneux, refuge du lamantin, et d'autres animaux marins cachés dans les palétuviers.




jeudi 15 août 2013

Les buissons secs d'épineux,
les feuilles résonnent sous le vent, le sable frappe les branches rabougries, 
un tambour voilé dans le lointain des dunes, 
griot IBRAHIM, à croupetons, psalmodie les versets de prière,
étrange silence qui enveloppe les mots.

*
Mes yeux se ferment,
 marche volontaire sous le soleil
le corps sue.
Parfois un oiseau de proie.
Chuchotements,
le sable crisse et la plante du pied brûle,
semelle de feu.
Un souffle.
Le silence des mouches se posant sur les charognes.
Le touareg le visage fermé.

J'INTERROMPS MA PROGRESSION.

*
Écouter le vent du désert.
Le calme pénètre en moi.
S'étendre sur le sable.

ÉCOUTER.



mercredi 14 août 2013

NUIT AFRICAINE

La nuit Africaine

La nuit africaine nous enveloppe
Des masques flottent sur le bolong
Croix du Sud
Doigt de l'éternel posé sur la soyeuse fourrure d'un ciel constellé - âne gazelle et la sauterelle en méditation - s'observent.
Âne gazelle roule sur le sable et découvre la calebasse  d'un ventre nacré.
Dans la nuit le rythme la sonorité voilée du djembé.
Liane lyre.
Chant de mort de l'enfant étendu de retour au village.
Les ancêtres le veillent..
 
 
 
 
©christiancazals

La Position du cocher de fiacre.

De Bernard Marie Koltès:

La position la plus humaine, il me semble, c'est celle du cocher qui attend, celle de l'assouplissement.
On n'est définitivement pas assez bien fait pour se sentir bien debout, et couché, à la longue, on s'énerve ou on devient idiot.
En position assise, avec le menton sur la poitrine, les yeux fermés - aux trois quarts ou tout à fait -,l'oreille en état de marche, les bras un peu écartés pour l'équilibre, comme ça, ça me plairait assez de passer la vie.


(Je fus découvert au petit matin dans cette position et emporté dans un char motorisé, escorté par des fées et des anges.)

LES CHATS

Les Chats


 
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont plein d'étincelles magiques
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Baudelaire, Les fleurs du mal



POUR EXPLIQUER L'ÉRÈBE
 « Donc, au commencement, fut Chaos, et puis la Terre au vaste sein, siège inébranlable de tous les immortels qui habitent les sommets du neigeux Olympe, et le Tartare sombre dans les profondeurs de la vaste terre, et puis Amour, le plus beau des immortels, qui baigne de sa langueur et les dieux et les hommes, dompte les cœurs et triomphe des plus sages vouloirs. De Chaos naquirent l'Érèbe et la sombre Nuit. De la Nuit, l’Éther et le Jour naquirent, fruits des amours avec l’Érèbe. À son tour, Gaïa engendra d’abord son égal en grandeur, le Ciel étoilé qui devait la couvrir de sa voûte étoilée et servir de demeure éternelle aux Dieux bienheureux. Puis elle engendra les hautes Montagnes, retraites des divines nymphes cachées dans leurs vallées heureuses. Sans l’aide d'Amour, elle produisit la Mer au sein stérile, aux flots furieux qui s’agitent. »

mardi 13 août 2013

PIERRE REVERDY / De la pierre à l'eau


Le ciel est trop bas
                    Pour qu’on puisse rire
                    La mer se retire
                    Et le jour s’en va
Les lumières poussent au ras du sol
Au bord de l’eau crépitent les étoiles
l’odeur des arbres morts
les cris pris dans les voiles
Et le bras vigoureux qui dresse le décor
Les hommes
Les vaisseaux
Les eux du sémaphore
Sur le sable mouvant et les pas de la nuit
Dans le même rayon l’eau qui se décolore
Et le visage rond qui monte
                                ou l’œil qui rit
Ce coin où les signaux sont plus loin que le monde
Où le feu qui se pose est plus vite englouti
Quand le soleil éclate et que l’air devient rose
Ce coin sous les rochers humides
                                  Et à midi 


Pierre Reverdy, Sources du vent, in Œuvres complètes, tome II, Flammarion, 2010, p. 125 



Remerciements au site POEZIBAO et à florence TROCME pour son aide efficace.







*






Le dernier mobile 

Le mur derrière les angles
Où la fenêtre luit
Un plastron ou une cuirasse
Personne pour dire un mot
Les arbres passent
Les nuages
Les pointes
La terre a bien l’air de tourner
On ferait des efforts en vain pour s’en aller
Le dos au feu
Les yeux fixés sur la muraille
C’est la maison qui marche
Et moi qui suis assis
Et toutes les fenêtres en passant m’ont souri
Encore une heure
Et tous seront partis
Sauf un
Qui restera toujours
Seul
Pour garder la nuit.

Pierre Reverdy, Pierres blanches, in Œuvres complètes, tome II, Flammarion, 2010, p. 253 



LE LAC MAJEUR / MORT SHUMAN


lundi 12 août 2013

Exposée à Saint Rémy de Provence. Contacter Luc CAZALS, 1 rue L.Estrine


*
BABEL ( JENNY BOURDONCLE IMBERT )

dimanche 11 août 2013

VIE NOCTURNE SAINT RÉMY DE PROVENCE


EL BRAHIM JAS

El Brahim Jas 

Le bois chante, gémit sous le ressac; le bois éclate, se fend, vole en éclat sous les coups de boutoir d'une mer déchaînée. Une dislocation savante, un partage. Le bois précieux s'enfonce et disparaît sous la vague, l'écorce fragile, les éléments de contention, cuivre et clous se répandent et brillent sur le sable. L'homme maori tient l'enfant et lui fait sauter les flaques de jus saumâtre et brunissant.
Une flèche de bois à la main, un carquois creusé dans le bambou solide de l'île, une aiguille fine de santal lui transperce les narines et pare le visage du guerrier. L'homme maori allonge l'enfant, lui caresse le ventre, l'entoure de fines planches recueillies dans les flots. Il les coud
ensemble, dépose le petit corps dans le cercueil improvisé. Il souffle sur les pieds de l'enfant et doucement, d'un geste caressant, un signe vers l'horizon, confie le corps inanimé, rigide, à la mer.
Plus tard, un cercueil de bois flotte entre les îles.
Les chamanes assis sur les roches des montagnes, parmi les ronces et les arbustes, diront qu'ils ont vu le Dieu de la forêt, l'enfant bois, l'enfant aux veines gonflées par les vers lumineux qui peuplent les plages et montrent la route aux vaisseaux perdus.
Le bois et la pierre s'épousent sauvagement sur les hauteurs envelo
ppées de brume.
©CHRISTIANCAZALS


*

VILLAGE DES ARTS DE DAKAR/ VIVRE LE RAMADAN.

Comment atistes et créateurs vivent le ramadan au village des Arts à Dakar


Comment artistes et créateurs vivent le ramadan : Le Village des arts prend un coup de jeûne. Au village des Arts de Dakar, les artistes s'organisent différemment en cette période de jeûne. Les organismes sont soumis à rude épreuve et à chaque plasticien sa solution pour travailler convenablement et ne pas pâtir de la diète. Cette année au Village des Arts de Dakar, la saison creuse hivernale coïncide avec le mois de ramadan. Ce concours de circonstances qui peut paraître fâcheux n'a pourtant pas de répercussions négatives sur le quotidien des artistes qui ‘hantent’ les lieux. Tout au plus, ce sont les horaires de travail qui s'en trouvent perturbés car, diète oblige, la plupart des ateliers tournent quelque peu au ralenti dans la journée. Mais quoi qu'il en soit, les artistes demeurent sur place et leur créativité est mise en avant à la galerie Léopold Sédar Senghor qui abrite la bien nommée exposition/vente ‘Nawète’ (‘Hivernage’, en wolof). Le jeûne n'en réduit pas pour autant les plasticiens au chômage technique. Les sculpteurs-fondeurs sur bronze par exemple ont le cœur à l'ouvrage. Ils s'organisent juste autrement durant ce mois sacré. ‘Nous polissons les sculptures en finition ou nous créons des maquettes avec de la cire d'abeille. Mais le gros du travail qui se fait sur le bronze est effectué après la rupture. Il faut en effet faire fondre le métal et la chaleur du four est intenable, cumulée à la canicule et à la soif’, confie l'un d'entre eux. A cause du ramadan, beaucoup d'artistes différent leur travail et attendent le soir pour s'occuper du pain qu'ils ont sur la planche. De fait, plus qu'à l'accoutumée, les visiteurs peuvent s'immerger dans l'univers des plasticiens et courent moins le risque de perturber leur concentration. Car comme le concède ce peintre : ‘Je suis toujours disponible pour les visiteurs, c'est avec plaisir que j'échange avec eux, mais c'est vrai que quand je veux bosser, je m'enferme dans l'atelier.’
Interrogé sur ses méthodes de travail en cette période, ce céramiste explique ne pas changer sa grille horaire parce qu'il jeûne. Il dit ‘privilégier les créations abstraites’, car selon lui ‘la faim développe l'imaginaire’ et ‘les créations abstraites font plus appel à l’intuition et aux sentiments là où l’art figuratif sollicite beaucoup plus le sens de l'observation et la mémoire’. Le médiateur culturel du Village des Arts, M. Diop, se félicite du dynamisme qui prévaut auprès des pensionnaires du village et se réjouit de l'engouement croissant dont le public fait preuve à l'endroit des œuvres estampillées ‘V'Arts’. Pour lui le métier d'artiste n'est pas évident et ‘c'est formidable que des plasticiens puissent vivre de leur art’. Avisé, il prévient: ‘notre culture est le dernier bastion de notre identité. Nous devons travailler d'arrache-pied à la fortifier, et cela passe par la promotion de notre patrimoine artistique’.
Mohamed NDJIM (Stagiaire)