samedi 8 février 2014

D'UN PÈRE Á SA FILLE

La ruine ensevelie.


Un mur de pierre rongé par le lierre sauvage, des fenêtres arrachées, le bois pourri des battants jonche le sol,
les vitres brillent sous la lune montante, le chant du grillon.
J'avance difficilement sur le chemin boueux, mes pieds glissent dans les ornières creusées par les roues des chariots de la ferme.
Écarter les branches basses qui fouettent le visage.
Enfin trouver refuge dans la cahutte du jardinier encombrée de pelles, bêches, pioches,sacs d'engrais et rouleaux de fil de fer.
Pouvoir lire la missive découverte dans la boîte aux lettres défoncées.
Un papier froissé, tachés, une écriture maladroite.



*



D’un père à sa fille

Je serai ton père
Un père qui ne connaîtrait rien ou très peu de sa fille
Et toi la fille d’un inconnu qui serait un étrange personnage
Une sorte de vagabond.

Tu es aux prémices de la vie
Et moi au crépuscule.
Ton énergie est celle que ton corps exprime, la joie, le bonheur.
Moi je flirte au coucher du soleil avec la camarde.
Et puis un soir de grande tristesse elle m’emportera,
Me fera passer le fleuve.
Tu ne seras plus qu’un souvenir,
Une fleur immense
La tige se ployant quand le vent souffle fort.

vendredi 7 février 2014

GALERIE BORIBANA

La Galerie Boribana est une Galerie d'Art Contemporain qui présente la fine fleur des artistes africains tant sur le plan de la sculpture que celui de la peinture et de l'art de l'écrit ( calligraphie, écriture de texte des différents pays africains, musique ).
La Galerie Boribana est située à DAKAR (Sénégal) sur la route de l'aéroport.

*












ARBRE AUX MILLE TÊTES     (à suivre)........

LE GEÔLIER



LE GEÔLIER



Il referme sa main
Écoute le claquement de ses pas le frappement des bottes de cuir sur le dallage humide du couloir
Il va et vient
Observe les cages de chaque coté,
Respirations multiples sifflantes.
Referme sa main,
Va et vient
D’un bout à l’autre du couloir.
Blanc pâle électrique dans le fond.

Nuit après nuit
Jour après jour il garde,
Se garde.

Referme sa main.


©christiancazals

jeudi 6 février 2014

POUR L'ESSENTIEL L'HOMME EST CE QU'IL CACHE: UN MISÉRABLE TAS DE SECRETS.
 
ANDRÉ MALRAUX

L'ORIFLAMME



L’oriflamme.


Une oriflamme
La toison rougeoyante parsemée
De pierres bleues
D’épines sanglantes
Fendue verticalement
Elle se dresse à l’horizon
Appelle le guerrier
Lui fait courber la tête
Jouit de sa force de bête
Et le laisse pantois
Dans l’ombre des charniers
Des vallons bouleversés
Des ferrailles dispersées.

Seul l’homme peut ainsi se courber.


mercredi 5 février 2014

LE JARDIN MALADE


Et puis il y a des fleurs étranges
Des noires
Des rouges sombres
Elles ont des tiges démesurées
Des épines sanglantes
Elles ploient sous le poids du calice.

Une musique dans ce jardin
Et des oiseux étranges
Le bec luisant.
Prêts à déchirer la chair de celui qui s'approche de trop près.

Elle ouvrit la porte
Un doigt sur la gâche rouillée, une paume blanche, délicate poussant le battant aux armoiries anciennes.
Le chant plaintif d'une charnière fatiguée et le sifflement du merle accueillirent nos paroles murmurées.
La lune montrait la grande pierre plate moussue sur les bords et dans les
fissures centenaires, les parterres de fleurs endormies et l'arbre mort aux bras écartelés.
Un jardin de curé!

Elle s'étendit lovant son corps dans les imperfections de la roche, une brise parfumée enveloppa mon visage.
Ce fut une fraîcheur, un élan du corps, puis un chœur parmi les étoiles.
La rosée nous recouvrit, un voile de soie diaphane, ce fut le soleil du matin encore frais et d'une grande pureté, il berça notre ravissement jusqu'à la grande chaleur de midi. 

© christiancazals  mars 1999

mardi 4 février 2014

LA FLEUR ROUGE



Une porte de bois veiné, tachée, on dirait griffée, l’enfermement du lieu.
Un éclairage, triste, une ampoule piquée de chiures noires.
Une ombre s’étend, assombrit les murs, le judas qu’il fixe avec intensité semble respirer. Une présence ?
Son regard devient de plus en plus perçant fixe avec intensité une forme qui semble venir d’un au-delà dont les sons sont étouffés, pourtant le grincement d’un chariot déchire la symphonie silencieuse.
Il est étendu sur le matelas défoncé, sentant l’humide.
Le sommeil l’emprisonne.
Dans le couloir un bruit sec. Le volet du judas se referme.







LE RETOUR DU GUERRIER 2



LE RETOUR DU GUERRIER  2


J’AI ENTENDU CES MOTS :

« Tu es le guerrier
Ou Vous êtes le guerrier »

Une phrase
Qui m’engageait à la lutte

·       le massacre
·       le viol
·       l’injustice

Je refuse ces luttes intestines
Fomentées par les dictateurs .

But

THE STRUGGLE

Un si beau sourire accompagnait ces mots….




®christiancazals 
Med 1

Hal St Eloi

Photo de SARAH CROCH. Transmise sur Facebook par Neige Porte.

Photo de Sarah Croch ( Transmise par Neige Porte )

dimanche 2 février 2014

FLEUVE



FLEUVE
Partagé en son milieu

                              Éventré                                              écartelé                           

Muselé le tourbillon gronde
Disparaît la feuille sèche
La bouteille messagère.

Sur les rives domestiquées le béton.

On entend la nuit le monstre gémir
Vapeur rejetée par les naseaux verticaux.

Lumière. Ceinture de feu.
Les barges glissent, silencieuses,
Bousculent le dos scintillant de la carpe centenaire.

Un gémissement.

Le cormoran s’abat et plonge son bec effilé dans la vase irradiée.


Le fleuve large s’étale vers la mer, rapide, charriant les bois et les barques, les déchets glaciaires, les cadavres, les martyres et les vierges encornées.
Le fleuve large, riche de sa légende.






©christiancazals

LA MAIN D'OR de Roméo CAZALS

LA MAIN D'OR.  ROMÉO   Cazals.








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