Les
Fêtes Vénitiennes.
Masques
et Bergamasques / Palazzo di Borghho
Des
Pierrots lunaires, d'extravagantes sorcières, des diables en rut
hurlant la jouissance des enfers, accouplements de divinités
chthoniennes, musique angélique sur la lagune, tambourins,
mandolines, guitares, grands éclats de rire et cris énamourés,
chants de gorge et roucoulis...
Le
corps souple des femmes au rythme languissant autour du nouvel
arrivant.
Des
chuchotis...
… le
Comte...
… le
Comte...
aussi
des larmes, et Fausta s'avançant vers lui mue par le désir,
attirée
par sa présence.
*
Elle
pénètre l'aura du comte pour se perdre.
Noblesse
de sa démarche,
mouvement
souple des hanches,
creux
des lombes au parfum musqué.
*
En
toute sérénité son corps glisse et vient se lover contre celui du
comte.
Une
coupe est tendue par un jeune éphèbe.
Le
champagne glisse dans le corps échauffé de Fausta
son
visage s'empourpre,
les
lèvres s'entrouvrent,
une
étrange vibration l'agite.
Le
couple pénètre la foule multicolore, folle de rythme et de musique.
Ils
disparaissent.
Au
lever du soleil
les
amants en lévitation iront sur les bords de la lagune.
Fausta,
blottie dans les bras du comte laisse son regard se perdre
dans
les brumes matinales.Épuisée elle ferme les yeux.
Les
derniers masques s'éloignent du palais.
La
respiration des amants sera une.
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vénitennes