vendredi 3 octobre 2014

La glèbe


et le serf attaché
arpenter les sillons
des cultures
les pieds dans la glèbe
mes pensées et le soc de la charrue.

Notre glèbe
depuis des millénaires.
retournée.

La glèbe s'ouvrira
 dit l'homme chenu
il tient le bâton du pèlerin.

et prolonger sa marche
dans les grandes prairies labourées.
s'approche d'un lieu surmonté
de ronces,
prend la pelle qu'il porte sur le dos,
et se met à creuser
la terre,
un fossoyeur car il va déposer ce qui reste d'un voyageur
découvert,
étendu dans un sillon,
peut-être aussi les cendres
récoltées dans un bûcher.

*

LE NORD




VINCENT BALAY

mercredi 1 octobre 2014

ÉCRITS à la main de Michel ONDAATJE / Enterrés



Pour être enterrés en temps de guerre,
par un climat rigoureux, dans la mousson
des couteaux et des pieux.

Les dieux de pierre et de bronze emportés
durant une pause nocturne des combats
entre les camps endormis
passaient dans les pirogues le long de la côte
devant Kalutara.
                          Pour être enterrés

en sécurité.

Pour enterrer, entourées de flammes,
de massives têtes de pierre
durant les crues de la nuit.
Traînées hors d'un temple
par leurs propres prêtres,
hissées hors des palanquins,
recouvertes de boue et de paille.
Renonçant au sacré
entre eux,
par temps de crise politique
emportant dans leurs bras
la foi d'un temple.Pour cacher
les gestes du Boudha.
Au-dessus du sol, du massacre et des guerres raciales.
Un cœur réduit au silence.
La langue arrachée.
Le corps humain fusionnant avec un pneu enflammé.
La boue furieuse
qui regarde.

            * 

mardi 30 septembre 2014

CONCERT/ LA GARDE ADHÉMAR

Images intégrées 3
Images intégrées 2
FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE

C.ipm . REVUE GRUMEAUX

LA REVUE GRUMEAUX
MANIFESTATION
vendredi 3 octobre 2014
à 19h00
Présentation
Yoann Thommerel

REVUE GRUMEAUX



C.ipm

Transit, le roman d'Anna Seghers et divers textes de Walter Benjamin - c'est en allemand que furent écrites quelques unes des plus belles pages sur Marseille, au siècle dernier, à l'époque du pont transbordeur. Un allemand de voyageurs et d'exilés, une langue libre, une langue séduite et accélérée par les rues de la ville qui s'ouvrait sous leurs pas. À la lecture d'extraits de ces textes s'ajoutera la lecture d'un texte « en forme de poème » dans lequel je reviens sur mon rapport à l'Allemagne - du moins à cette Allemagne-là.
Jean-Christophe Bailly
In ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 233


COPIE VÉGÉTALE

SHALIMAR



Copie végétale de SHALIMAR le chat d'Agnès, une des filles rouges qui chantent, dansent, jouent de l'accordéon ou
du tambourin.

lundi 29 septembre 2014




Pauvert, Sade vitam æternam
J.J PAUVERT- MORT D'UN FRANC TIREUR


Il n'est jamais inutile de dire ce qu'on pense

DOULEUR PARTAGÉE

la douleur me partage

                                      ronge

chante dans une plainte chaque fibre de moi – même

la douleur me déchire et parcourt de bas en haut

a l’intérieur

au creux

ouvre en éclair

le sexe

le ventre

et le thorax décharné

enserre la gorge

bouche d’ombre écartelée _ hurlement_ écartèlement

des cordes.

celles d’une harpe, de la guitare flamenca.


INSONDABLE


                  .      départ définitif d’une vie corsetée.