jeudi 22 mai 2014

Prométhée, enchaîné.  fixé à la roche par de lourds anneaux de bronze. nu  le sacrifice se prolonge / l'attente nocturne du moment sacrificiel trouble son regard / la connaissance est en lui poussière miraculeuse infiltrée entre les interstices organiques des villosités cérébrales. Il plonge ses mains dans l'argile / malaxe et frappe la gangue refermée sur le sourire de l'enfant  - le désir de l'homme et de la femme - le sourire du vieillard, ses regrets. Torche de lune portée à bout de bras du supplicié se découpe dans la roche ensanglantée. Épiméthée nu, en miroir lui révèle sa nudité et le calme éternel en font une statuaire grecque. Le mont Caucase,ultime station du parcours. Dans le bois sacré les singes du fromager protègent, accompagnent la marche du supplicié.Un chant de mort résonne au creux de l ' hypophyse, au coeur des circonvolutions depuis l'enfance irriguées de joie. de comptines, de chants de guerre, et de couplets à boire. Dans les nuées, au dessus du brouillard levé dans la nuit, très haut dans l'immense voûte le tournoiement d'un aigle, affamé, bec enrubanné de lambeaux sanglants. Regard. Horizon. Toujours l'attente. Un corps fixé au pilori, muscles bandés l'ombre des rochers s'étend sur le sable répandu en marge du désert. Sable remué, cris et gestes, chevelures arrachées et sang en flaque sèche sur l'écorce du sol. L'ombre s'étend sur le glacis aux pieds de la forteresse, murs de latérite, de briques rongées par le vent. L'ombre sur le sol, sec, sable et sel, l'herbe rase jaunit, les sources se tarissent, le guerrier fume, son corps exhale l'odeur acre de la peur et du crime.
(Essai pour un regard poétique)

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