dimanche 3 novembre 2013

IBRAHIM " FENÊTRES".

En avant scène Ibrahim assis sur le sol devant son chariot de friandises semblable à un chariot de glacier.

Ibrahim:

Il fait un temps merveilleux et je n'ai pas encore  entendu les bruits des combats, les explosions, les hurlements de sirène, les hélicos.
Il y a un an, quand le soleil brillait comme aujourd'hui, quand le malheur  ne s'était pas encore abattu sur notre peuple, on allait dans les vestiges de la vieille ville et on s'éclatait en plongeant dans les piscines vétustes des anciens palais.
Avec un frère les heures passaient très vite et à la tombée de la nuit nous partions dans les rues taquiner les amoureux et contempler les gens riches descendre des voitures de luxe pour entrer dans les salles de spectacle aux murs de marbre et dans les restaurants aux tentures cousues d'or.
Tous mes amis sont dispersés dans la ville. Il y en a un que je n'ai pas revu: Ahmed Rachid.
Il y a deux semaines, Saïd a eu la tête explosée.
Regarde bien Saïd du haut de ton arbre fleuri planté dans le paradis, regarde bien ce qui va se passer.

(Ibrahim prend son jeu d'osselet et commence une partie. Silence.
Ibrahim range ses osselets puis se dirige à cour. Il regarde au loin.) 

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