mardi 5 novembre 2013

BALTHAZAR et LA MÈRE

Mon frère le prince de notre famille plonge dans l'abîme. Il ne craint pas la fureur des hommes. Mon petit frère est né dans cette ville et n'a connu que notre douceur, les caresses de mes sœurs, et celles quotidiennes de sa mère. Son enfance fut bercée du matin au soir par le chant du muezzin, et nous l'avons protégé de la brutalité du pouvoir en place. Il a grandi sous le soleil, parmi les plantes aromatiques des jardins d'orient, il n'a jamais rien su des tortures infligées au père, il le croit dans un pays lointain faisant du commerce et prêt à revenir dans notre ville. Pourquoi maintenant  devons nous repousser ce peuple combattant à la fois, libérateur et bourreau. S'il plaît à Dieu nous pouvons lutter jusqu'à la nuit des temps. Notre pays est convoité pour ses richesses et sa beauté. Que vient faire ici cette armée de fer et de feu dont l'étendard est la mort et le sang.

La journée se déchire maintenant et chaque pan de la tenture soulevée découvre le pont de pierres et ses chicanes, la longue avenue allant de l'aéroport international à la vieille ville, l'artillerie lourde et les militaires masqués.
Ibrahim avance et pousse son chariot. Son pas est décidé, il avance en direction du premier poste de contrôle  

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