dimanche 6 avril 2014

FLÛTE TRAVERSIÈRE

Chant du coq dans le cœur des gitans
chant rauque
le cœur des statues alignées se fend
le condamné avance
remonte l'enfilade des gardes de béton
l'immobile armée _ muselée _ du dictateur maintenant fusillé
femmes et enfants
cheveux dégoulinant
au creux des fossés ensanglantés
un nain ramasse la plume blanche de la colombe abattue
une plume striée de sang frais
il la plante dans la chevelure
de sa jeune épouse
seins d'albâtre piqués d'une rose
les pieds sont bleus de froid
la boue craquèle la peau des chevilles graciles.

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