tu
transportes ton bardas de colliers, de sandales, de tissu batik de
perles carmin,
à
la dérobée je contemple la finesse de tes chevilles,
le
glissement des pas sur le pavé usé par la marche incessante des
anciens travailleurs.
Les
éclats de rire résonnent dans la cité maintenant touristique,
ta
joie de promener, moi, victime propitiatoire rythmant mon pas sur ta
cadence nonchalante.
Les
fromagers derrière les murs tempèrent la grande chaleur de midi la
brise de mer transporte le chant des cormorans et le petit marché
d'artisans sommeille.
Tu
as voulu me montrer la maison des esclaves
Mais
c'est aujourd'hui relâche pour le spectacle vivant de tes ancêtres.
Les
salles resteront vides et les âmes danseront nues sur le carrelage
fendu
par
le choc répété des marteaux et des anneaux.
M'asseoir
sur le banc de pierre essayer de résister à la touffeur du climat
de l'Île du Départ, essuyer mon front...
Je
me souviens... Gorée maintenant si tristement touristique.
Et
puis je suis parti te laissant seule avec tes frères et sœurs dans
le sanctuaire de ton peuple.
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