dimanche 10 novembre 2013

FENÊTRES / Balthazar

Mère, retire toi dans le cellier qui te sert de chambre et repose toi. Laisse la fraîcheur des pierres entrer et raviver tes souvenirs. Laisse s'ouvrir ton cerveau. Par ton calme tu vas aider Ibrahim.
Dieu aime s'entourer d'Anges reposés. Son pouvoir est grand quand il sait que nos pensées sont fraîches comme l'eau claire des sources de la montagne.
Souviens toi lorsque nous buvions cette eau au cours des promenades hebdomadaires.
Va Mère repose ton corps et soit prête à retrouver Ibrahim.(la mère range les tasses de thé et s'étend. Elle dit):

La Mère

Je suis ton conseil Balthazar. Je m'étend au frais dans ce qui reste d'espace à l'intérieur de ce immeuble en ruine. Parfois les oiseaux pénètrent par les fenêtres arrachées et viennent picorer le peu de nourriture qui traîne sur le sol.
Puis ils repartent dans un ciel obscurci par la fumée des bombardements.
Ce sont peut être des anges qui passent parmi nous, misérables pions manipulés et déplacés par les grandes puissances et les tyrans.
Balthazar c'est votre devoir à tous de nous faire relever la tête.
Résistez! Résistez autant que vous le pouvez. Que Dieu soit avec vous! (elle sort).

(Balthazar nettoyant son arme)  La ville grouille aujourd'hui, le soleil est de plomb.
Quelle heure?
Seize. Il fait chaud. Ibrahim est là bas, loin sur les hauteurs.
Certainement on doit charger son chariot. Pour l'instant tout est calme. Pas de nouvelles explosions.
Quand l'ombre s'étendra sur le pont Ibrahim apparaîtra. Avec son chariot et ses beaux cheveux frisés. Pour l'instant tout est en sommeil et les soldats sont détendus. On pourrait presque s'avancer vers eux et parler de leur famille, de leur pays lointain.
Il me faut patienter car bientôt le combat va succéder au calme.

( Noir )

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