samedi 15 juin 2013

de Christian Gabrielle GUEZ-RICORD

L'image de pierre gardait la forme comme l'attribut de l'esprit, l'ancre de l'âme, et ce corps de pierre était le support de l'écriture d' un avoir été dont cette image était l'affirmation d'une transcendance décidée. Ainsi d'un livre dont l'écriture ne serait pas à elle-même sa propre transcendance, dont la fin ne serait pas le livre mais la châsse d'un corps dont la mise en bière signerait l'état des lieux dans sa constituante indéfinie et le désir de rendre à la mort une durée, son temps à elle, et non plus l'instant d' une définition qui lui restera toujours extérieure comme l'apparence. Le livre n'est ni linceul de ce qui fut, ni linceul de ce qui aurait pu être, il est le salut de l'identité, que le corps, l'esprit, l'âme, le double se dissocient, se contemplent, voire survivent , ou non.

(Naît en 1948 à Marseille, reçoit à 17 ans le prix Paul VALÉRY.
Est nommé en 1972 pensionnaire de la villa Médicis où il rencontre le peintre Yves RENIER.
Guez rédige avec son psychiatre Jean Pierre COUDRAY le récit de son parcours pathologique. Intervient dans certains collèges par l'intervention de la Maison du Livre et des mots, le CIRCA de Villeneuve lez Avignon.
France Culture lui ouvre l'antenne pour certains ateliers radiophoniques.Il est publié par les revues La Délirante, les cahiers du chemin Sud, Fata Morgana, Granit, et l'Atelier des Grames.
Se lie avec certains écrivains, notamment Edmond Jabès, Pierre Emmanuel, Michel Deguy, Bernard Noël, Pierre Oster, Yves Bonnefoy.
Il vit jusqu'à sa mort à Marseille où il incarne certainement le poete maudit de cette fin de siècle à la croisée de Gérard de Nerval et d'Antonin Artaud

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