mardi 11 juin 2013







Extrait :

...et seulement un siècle avant que Serge Assier ne vienne au monde Nièpce inventa la photo. Avec quelle précision l’ancêtre décomposa l’action de la lumière, hissé sur une fenêtre du Gras. Assier, lui, compose grâce à l’action de son talent. Avec quelle audace Nièpce se servit de la vapeur d’iode, la drogue des élégantes. Actuellement, elles préfèrent la vulgarité sans héroïsme de l’héroïne.
Avec quelle clairvoyance Serge, les yeux grands ouverts, se drogue aujourd’hui à la photographie entre le quotidien et le firmament.
Mal vus et dans l’ombre, d’autres ancêtres en ligne directe de Serge, alchimistes et chimistes de la fin du xviiie siècle, les Scheele et les Ritter, découvrirent l’impact de la lumière sur le chlorure d’argent. Et sur le nitrate du même métal. Miracle argentique qu’Assier renouvelle au début du nouveau millénaire, ivre des jardins perdus où tremble le rêve et gronde la fureur.
[…]

Fernando Arrabal, extrait de Serge Assier ivre des jardins perdus Où tremble le rêve et gronde la fureur, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 218, décembre 2012


Depuis les malheurs de l’enfance
dans un pays de barbelés
courant toujours après son ombre
dans un paysage roulant
traversant frontières et murs
qui s’accumulent en des grappes
comme des étendards qui claquent
lors de la mort d’un dictateur

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