Je
suis celui qui marche dans la brume, la matinale, qui remonte du ruisseau
serpentant au fond de la vallée, les pentes sont recouvertes d’herbe grasse
dans laquelle nous avons roulé toute la nuit, enlacés, nous écorchant parfois
aux petites pierres de sel destinées à la langue du bétail, joie d’une saillie
paraissant éternelle, je suis celui qui s’est détaché de toi,
l’humidité
et le froid envahissaient nos corps
repus
de savantes caresses
brisées
en pensées profondes.
La
lune se cachait dans le creux des nuages dispersées par une brise légère et le
soleil avec timidité allongeait ses rayons, il était temps de se vêtir des
voiles de lin que nous avions dispersé dans ce combat nocturne. Les uns au
creux du vallon, d’autres suspendus aux branches basses des saules, un autre
étalé sur un nid de mésanges étouffait le chant du volatile.
Soudain
ce fut un chant lointain, un chant de coq et l’angélus sonna.
Le
village perché sur la colline s’éveillait, il était temps de regagner la ville
et de retrouver nos semblables.
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