Après midi d’un petit faune maladroit.
Et
si la roche s’ouvre laissant apparaître la racine noircie d’un arbre centenaire
si
la roche s’ouvre faisant sourdre les sources chaudes les vapeurs de soufre
si
la roche s’ouvre brisant dans son écartèlement les branches basses des oliviers
si
la roche s’ouvre
s’effrite,
chauffée par le soleil, blanchit
si
la roche s’ouvre sur le sourire de l’enfant
si
la roche s’ouvre et se referme sur les joyaux des siècles endormis
si
la roche s’ouvre protégeant l’agneau dans son réceptacle de craie
si
la roche s’ouvre libre passage de l’ombre au désert
si
la roche s’ouvre, bras ouverts, embrassant l’herbe des pacages
si
la roche s’ouvre pétrifiant l’arbre des grottes inaccessibles
et
si la roche s’ouvre sur les insectes millénaires
laissant
apparaître le scarabée casqué et le lézard
le
serpent et le volatile au visage de souris.
Et
si la roche s’ouvre et te prend pour l’éternité ?
Les
Baux de Provence. 31/03/99 / La Cathédrale d’Images
©christiancazals
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