vendredi 27 septembre 2013

ÉDITORIAL BEAUX ARTS Fabrice BOUSTEAU



Je viens de terminer la lecture de l’éditorial du numéro de Beaux Arts écrit par Fabrice Bousteau. La  question était : « Pourquoi la Télévision rend - elle l’art contemporain si caricatural ? » Il nous parle d’un constat effrayant : « En France l’Art occupe moins de temps d’antenne à la télévision que trente ans auparavant. Cela alors que le nombre de chaînes a explosé ! »
« La télévision est devenue une machine à abêtir et cela explique cette diminution alors que le nombre d’artistes, de galeristes, d’expositions temporaires, de collectionneurs ne fait qu’augmenter.
La télévision ne vend que des produits de consommation de masse comme le déclarait en 2004 le PDG de TF1 Patrick LE LAY.
Pour qu’un message publicitaire soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit libre. »
L’art est complexe. Il suppose une exigence et de l’attention.
« L’art contemporain est devenu un marché mondial spéculatif et il atteint parfois des prix obscènes. Des nouveaux riches sont à sa tête. Le marché de l’art a explosé. C’est le lieu d’une comédie sociale et de ses stratégies marketing et de ses indécences. »
J’ai survolé cet article et je n’ai pu qu’essayer de vous transmettre l’essentiel.
Je vous conseille d’acquérir le numéro d’Octobre de Beaux Arts. Ainsi vous pourrez lire la totalité de l’éditorial, l’étudier, l’analyser et en retirer la substantifique moelle.

Christian Cazals

4 commentaires:

  1. « La télévision fabrique de l'oubli. Le cinéma fabrique des souvenirs. »
    Jean-Luc Godard

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  2. « Au fond j’ai commencé très nettement à vouloir travailler enfin d’après nature vers 1945. Il y a eu pour moi une scission totale entre la vue photographique du monde et ma vue propre, que j’ai acceptée. C’est le moment où la réalité m’a étonné comme jamais. Avant quand je sortais du cinéma, il ne se passait rien, c’est-à-dire que l’habitude de l’écran projetait sur la vision courante de la réalité. Puis tout à coup, il y a eu rupture. Ce qui se passait sur l’écran ne ressemblait plus à rien et je regardais les gens dans la salle comme si je ne les avais jamais vu. Et à ce moment, j’ai éprouvé de nouveau la nécessité de peindre, de faire de la sculpture, puisque la photographie ne me donnait en aucune manière une vision fondamentale de la réalité. »
    Alberto Giacometti

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  3. Tout homme aura peut-être éprouvé cette sorte de chagrin, sinon la terreur, de voir comme le monde et son histoire semblent pris dans un inéluctable mouvement, qui s’amplifie toujours plus et qui ne paraît devoir modifier, pour des fins toujours plus grossières, que les manifestations visibles du monde. Ce monde visible est ce qu’il est, et notre action sur lui ne pourra faire qu’il soit absolument autre. On songe donc avec nostalgie à un univers où l’homme, au lieu d’agir aussi furieusement sur l’apparence visible, se serait employé à s’en défaire, non seulement à refuser toute action sur elle, mais à se dénuder assez pour découvrir ce lieu secret, en nous-même, à partir de quoi eut été possible une aventure humaine toute différente. Plus précisément morale sans doute. Mais, après tout, c’est peut-être à cette inhumaine condition, à cet inéluctable agencement, que nous devons la nostalgie d’une civilisation qui tâcherait de s’aventurer ailleurs que dans le mensurable. C’est l’œuvre de Giacometti qui me rend notre univers encore plus insupportable, tant il semble que cet artiste ait su écarter ce qui gênait son regard pour découvrir ce qui restera de l’homme quand les faux-semblants seront enlevés. Mais à Giacometti aussi peut-être fallait-il cette inhumaine condition qui nous est imposée, pour que sa nostalgie en devienne si grande qu’elle lui donnerait la force de réussir dans sa recherche. Quoi qu’il en soit, toute son œuvre me paraît être cette recherche que j’ai dite, portant non seulement sur l’homme mais aussi sur n’importe lequel, sur le plus banal des objets. Et quand il a réussi à défaire l’objet ou l’être choisi, de ses faux-semblants utilitaires, l’image qu’il nous en donne est magnifique. Récompense méritée, mais prévisible.

    Jean Genet L’atelier d’Alberto Giacometti

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