La peinture éthiopienne est fortement marquée par le christianisme orthodoxe éthiopien, nombreuses sont les représentations de scènes bibliques, de saints et de peintures ornant entre autres les parois des églises.
Avant le XVe, la peinture éthiopienne est esthétiquement proche de la peinture byzantine par l'intermédiaire de l'art chrétien de l'Égypte copte.
Les œuvres les plus anciennes sont marquées par l'absence de recherche
de réalise; la pose des personnages est frontale, solennelle et
impassible, on ne trouve aucun relief et aucune partie de paysage ou
aucun architecture permettant de localiser la scène et ceci surtout dans
les peintures murales. Jusqu'à la fin du XIVe, les habits et les visages sont schématisés géométriquement, il arrive également que les yeux soient exagérés.
À partir du XIVe et XVe,
la peinture évolue, les personnages sont représentés de trois quarts,
arbres et architectures font leur apparition; enfin, les dessins et les
couleurs se raffinent et s'efforce d'améliorer l'aspect décoratif.
Pendant le XVe, les premières influences européennes se font sentir.
Au début du XVIIe,
l'Éthiopie sortait d'une période de guerres et d'invasions pendant
laquelle de nombreux monastères et églises ont été détruits; le pays se
replie alors sur lui-même notamment après l'expulsion des jésuites. Sous
le règne de Fasilides, après l'établissement de Gondar comme nouvelle capitale de l'Empire éthiopien, divers châteaux et églises seront construits. La peinture de l'époque gondarienne reprend l'esthétique des XIVe et XVe.
Les églises circulaires étant de plus en plus nombreuses, les espaces à
orner s'offrant aux peintres sont plus vastes, ceux-ci vont d'ailleurs
favoriser une peinture grandiose. Désormais, les toiles sont peintes
dans les ateliers pour ensuite être collées sur les murs alors
qu'auparavant la peinture était réalisée directement sur la pierre ou
bien à fresque.
Les personnages et les scènes représentées indiquent un développement
du registre iconographique. À l'époque de Fasilides, une nouvelle
esthétique est créée et un nouveau personnage apparaît, d'abord sur les
murs puis dans les livres. Ses yeux demeurent grands, la bouche est bien
dessinée et le nez toujours longs. Le personnage est soit barbu, soit
son visage finit en pointe, le front est dégarni. À cela s'ajoute une
caractéristique nouvelle: le parallélisme des plis des vêtements. Les
personnages ne se limitent plus à une pose frontale, ils s'orientent
légèrement l'un vers l'autre laissant imaginer de possibles discussions
entre eux, ceci amène une certaine vitalité à la peinture. Les couleurs
utilisées sont le vert, le jaune, le rouge, le gris, le marron et le
bleu. Ces nouvelles tendances se manifesteront également dans les
manuscrits, tels que ceux de la collection des Miracles de la Vierge.
Après 1730,
l'art pictural perd progressivement son élégance et son aspect raffiné
et tend vers une polychromie criarde. Les œuvres sont de plus en plus
réalistes et inspirées par la peinture européenne, probablement arrivée
en Éthiopie par l'Inde grâce aux relations étroites entre les deux pays.
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