mercredi 24 octobre 2012

PEINTURE ÉTHIOPIENNE

La peinture éthiopienne est fortement marquée par le christianisme orthodoxe éthiopien, nombreuses sont les représentations de scènes bibliques, de saints et de peintures ornant entre autres les parois des églises.
Avant le XVe, la peinture éthiopienne est esthétiquement proche de la peinture byzantine par l'intermédiaire de l'art chrétien de l'Égypte copte. Les œuvres les plus anciennes sont marquées par l'absence de recherche de réalise; la pose des personnages est frontale, solennelle et impassible, on ne trouve aucun relief et aucune partie de paysage ou aucun architecture permettant de localiser la scène et ceci surtout dans les peintures murales. Jusqu'à la fin du XIVe, les habits et les visages sont schématisés géométriquement, il arrive également que les yeux soient exagérés.
À partir du XIVe et XVe, la peinture évolue, les personnages sont représentés de trois quarts, arbres et architectures font leur apparition; enfin, les dessins et les couleurs se raffinent et s'efforce d'améliorer l'aspect décoratif. Pendant le XVe, les premières influences européennes se font sentir.

Décapitation d'un martyr (fin du XVIIe siècle)
Au début du XVIIe, l'Éthiopie sortait d'une période de guerres et d'invasions pendant laquelle de nombreux monastères et églises ont été détruits; le pays se replie alors sur lui-même notamment après l'expulsion des jésuites. Sous le règne de Fasilides, après l'établissement de Gondar comme nouvelle capitale de l'Empire éthiopien, divers châteaux et églises seront construits. La peinture de l'époque gondarienne reprend l'esthétique des XIVe et XVe. Les églises circulaires étant de plus en plus nombreuses, les espaces à orner s'offrant aux peintres sont plus vastes, ceux-ci vont d'ailleurs favoriser une peinture grandiose. Désormais, les toiles sont peintes dans les ateliers pour ensuite être collées sur les murs alors qu'auparavant la peinture était réalisée directement sur la pierre ou bien à fresque. Les personnages et les scènes représentées indiquent un développement du registre iconographique. À l'époque de Fasilides, une nouvelle esthétique est créée et un nouveau personnage apparaît, d'abord sur les murs puis dans les livres. Ses yeux demeurent grands, la bouche est bien dessinée et le nez toujours longs. Le personnage est soit barbu, soit son visage finit en pointe, le front est dégarni. À cela s'ajoute une caractéristique nouvelle: le parallélisme des plis des vêtements. Les personnages ne se limitent plus à une pose frontale, ils s'orientent légèrement l'un vers l'autre laissant imaginer de possibles discussions entre eux, ceci amène une certaine vitalité à la peinture. Les couleurs utilisées sont le vert, le jaune, le rouge, le gris, le marron et le bleu. Ces nouvelles tendances se manifesteront également dans les manuscrits, tels que ceux de la collection des Miracles de la Vierge.
Après 1730, l'art pictural perd progressivement son élégance et son aspect raffiné et tend vers une polychromie criarde. Les œuvres sont de plus en plus réalistes et inspirées par la peinture européenne, probablement arrivée en Éthiopie par l'Inde grâce aux relations étroites entre les deux pays.

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