samedi 9 août 2014

Pousser le portail de bois du petit jardinet de curé, se frayer un passage dans les massifs d’herbes folles, cueillir une fleur, en respirer le calice, caresser le bois de la tonnelle recouverte au petit matin des jeunes mésanges de l’année.
Des boules de graisse suspendues par la vieille servante   attirent les becs voraces des jeunes oisillons.
Notre nuit fut sauvage et délirante, nous empruntons le sentier du curé avec les prières et le chapelet en moins, rencontrons le bedeau qui vient de sonner l’angélus. C’est un vieillard bossu, de longs cheveux éparpillés sur la nuque. Le village s’étire et s’éveille au chant du coq, à l’aboiement des chiens, dans le lointain le roulement des charrois.
Ce trajet nous l’empruntons tous les matins ragaillardis par une nuit étrangement dynamique, une nuit de gestes fous, de gestes et de mouvements qui n’ont rien à voir avec la religion.
Il y a des nuits sans lune. Seuls les yeux phosphorescents des chats parcourent les allées; on devine le félin dans les branches du mûrier sauvage qui jouxte la mare des nymphes. Un chant. Celui des danseuses aux vêtements légers qui peuplent les sources s'écoulant de la roche, une fissure moussue, alentours des vers luisants glissent en silence. 





Et puis les nuits de lune pleine. Parfois on se croirait au grand jour. La danse bat son plein chez les nymphes demi-nues. Une flûte résonne dans les hautes futaies, résonne le tambourin, rire cristallin des cymbales.

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