TOMBE DU POÈTE JEAN GENET Une tombe sur l'étendue -pierre de lave- noircissant le rouge de poussière touffeur d'un après-midi flamboyant. Tes mains serrant le fruit juteux rafraîchissant l'étreinte du soleil et là-bas une fois sur le sol d'Afrique Abandonné la mer le bleu à l'horizon blanchit et le silence autour de la pirogue pointant son étrave vers la falaise le clapotis le sel sur ta bouche ton corps en figure de proue recevant la brise musquée du désert traversé. Il est venu mourir s'étendre pour l'éternité le lourd manteau de terre lui servant de linceul la terre rouge pénétrant ses orifices la pluie brouillant son regard et l'air chargé de cris d'oiseaux et de vents maritimes en concert la nuit le jour un tourbillon de vie dans ce lieu retiré au-dessus de la ville. La ville qui la nuit n'en finit pas de s'illuminer et de cracher les flammes de ses incendies. Il est venu mourir le poète sur cette falaise écarlate il a creusé sa tombe en s'aidant de ses ongles arraché les roches encore brûlantes au feu d'une lave visqueuse s'écoulant inexorablement du sexe ouvert d'un volcan cicatrice ancienne du premier continent. |
dimanche 8 juin 2014
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