vendredi 30 mai 2014

Périssoire



périssoire


dans l’herbe humide
il descend vers la berge
écarte les branches
les hautes herbes
une couleuvre dérangée dans son sommeil
file plus loin
il sait qu’il n’a rien à craindre
le courant
faible
roule les galets et gravillons
un chant d’eau
de bruits d’insectes
de roucoulements d’oiseaux
sur la pointe des pieds
il pénètre une première flaque
écarte un rideau de fleurs
la périssoire
 élancée
embarcation de bois léger
de toile goudronnée
l’enfant s’accroupit
touche avec respect l’esquif amarré
une chaîne la retient à l’avant et à l’arrière
il regarde au loin l’écume
les roches
la montagne qui barre l’horizon
il ferme les yeux
écoute
s’embarque pour le plus beau des voyages jusqu’au coucher du soleil
tard il rentrera à la maison
et
sera puni pour son retard
dans sa chambre
privé de repas
il repartira pour un nouveau voyage dans la douceur de son lit

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