dimanche 20 avril 2014

Page blanche.



Caresser le velours. Pur vélin. Finesse.

Page blanche.

Incunable travaillé dans une peau de mouton.

Papier, petits carreaux

Papier froissé, découpé, des mots sont séparés, lettres solitaires, chiffres,

Calligraphie, encre de chine répandue.



Des arbres de la forêt sont abattus

débités,

passés au laminoir.



Les oiseaux sont privés de leur nid. Page immaculée striée de noir.

Griffure d'une plume Sergent Major.



Crayon en suspens. Baignol et Farjon HB.



Le vent passe sur la neige

habille les branches de duvet,

propage les graminées,

recouvre les tombes de larmes,

une terre souillée pénètre les orbites des gisants de pierre.



Sur la page blanche une épitaphe gravée au calame.



Pages blanches d'un poète fusillé.

Tachées de sang, de vin, tailladée au couteau.



Fusille t-on les poètes de nos jours?

Autrement qu'avec des balles?

Sans doute.



Page immaculée, vierge, attendant le crachat sous l'insulte,

liberté donnée à chacun de

DIRE

ses amours

ses joies

ses tristesses

difficile d'éjaculer le sombre de sa vie.





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