Imaginaire... Souvenirs.... c'est avec ces mots que Gérard de Nerval parle auprès de Théophile Gauthier qu'il félicite de ne jamais voyager. En témoigne ce fragment de lettre. " Ce n'est pas la fortune que je poursuis, c'est l'idéal, la couleur, la poésie, l'amour peut-être, et tout cela t'arrive à toi qui restes, en m'échappant à moi qui cours (....) . Moi j'ai déjà perdu, royaume à royaume, et province à province, la plus belle moitié de l'univers, et bientôt je ne vais plus savoir où réfugier mes rêves; mais c'est l' Égypte que je regrette le plus d'avoir chassé de mon imagination, pour la loger tristement dans mes souvenirs!...
Toi tu crois encore à l' ibis, au lotus pourpré, au Nil jaune; tu crois au palmier d' émeraude, au nopal, au chameau peut-être.... Hélas l' ibis est un oiseau sauvage, le lotus un oignon vulgaire, le Nil est une eau rousse à reflets d'ardoise, le palmier à l'air d'un plumeau grêle, le nopal n'est qu'un cactus, le chameau n'existe qu'à l'état de dromadaire, les aimées sont des mâles, et quant aux femmes véritables il paraît qu'on est heureux de ne pas les voir".
L'imagination nous transporte dans un monde de rêves.
Quant au souvenir c'est déjà la tristesse qui nous pénètre.
Mélancolie des jours fastes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire