vendredi 2 août 2013

ÉROTISME DE LA DÉSOLATION



L’ÉROTISME DE  LA DÉSOLATION

                                            «  Tout ce qui ne se consume pas pourrit »

Roger CAILLOIS



Les deux, Mishima et Gide,  eurent l’amère certitude d’être 
«  Forclos ».
Tous deux étaient les uniques objets d’une sollicitude féminine-la mère- étroitement refermé sur eux. Ils connurent une enfance valétudinaire, traversée d’un érotisme précoce.
Un érotisme solitaire et associé aux représentations les plus incongrues. La contention des corps, immobilisés par une surveillance trop peu relâchée, trouva sa revanche dans des écarts d’imagination non tempérés par la fréquentation d’un semblable.
À Mishima, comme à Gide enfant, fit défaut l’image de soi que l’on se forme à l’image d’un autre en qui l’on se reconnaît. (Le père). Ces enfants n’avaient pas leur pareil : c’est qu’ils n’avaient pas de semblables.
Objets d’un grand attachement, ce fut comme si leur avait fait défaut l’amour qui compare et, par là insère dans la communauté universelle et fraternelle.
Unique chacun était sans égal. Privé de rival.
MISHIMA
De ce défaut d’image prend source peut-être, ce qu’on appelle d’ordinaire le narcissisme des homosexuels.
En quête d’eux-mêmes. 

File:Gide 1893.jpg
André GIDE
                                                



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