jeudi 4 juillet 2013

Extrait de la Mer de Corail PATTI SMITH / Pour Robert Mapelthrope

MAGUA


Et il tendit ses bras nus vers le soleil, comme un sauvage.Les tendit dans l'aube, dans la tiédeur. Et il crut qu'il pourrait s'adapter à tout. L'élévation de sa température lui offrirait une mobilité incessante. Puis,nourri, rafraîchi, il s'endurcirait, se dilaterait.
Et tous les muscles se contractaient.
Et il le sentait venir et tout ce qu'il pouvait faire, c'était attirer ce qu'il pouvait,
et se dépouiller de ce qui était le malheur.
Et tous lesmuscles se contractaient.
Et les images se ruèrent avec la force de l'Amazone.
Certaines plaisantes, certaines liquides. Un essaim ardent, un casque de peau. Et il pouvait tout sentir.
La pureté où toutes les formules de la lumière et de la mort sont exposées.
Et tous les muscles se contractaient.
Et il émergea,
trempé et rose
et vibrant,
la peau arrachée
par la main de Dieu.

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