vendredi 28 décembre 2012

ÉCRIRE



Écrire, c’est vaticiner en silence, détourner l’attention, s’enfermer dans un « creux génésique » ou une « terre abyssale », de peur de parvenir trop vite à la lumière ;
L’existence est telle que l’on n’y résiste pas, quand il s’agit de cette existence qui se confond peu à peu avec une histoire cachée, mal cachée comme en jeu de cache-cache, espionnée et trahie avec délices, quand il revient à celui qui écrit de ne plus se déprendre lui-même à travers un texte qui cherche à nous perdre : on suggère que les mots perdus, ou plutôt jetés dans un recueil de gravures comme les cailloux du Petit Poucet, comme ces points de repère auxquels il n’est donné que le minimum de confiance (pour laisser toutes les possibilités à la fois ouvertes et condamnées), désignant une voie qui sera autre que celle du silence balancé entre les lettres, les groupes de lettres compacts et dissidents, et la parole qui s’enfonce dans la surface lisse des gravures.

Gérard AUGUSTIN

Texte suite

Viennent l’étonnement et le plaisir devant cette succession d’instants, cette minute ou cette heure que reconstitue «  l’Atelier des Grames >>, qu’il refait à partir de personnalités et de vies différentes. Ainsi huit peintres se mettent à vivre ensemble, peut-être jusqu’à la limite de la présence, la contradiction ou la fusion : des gravures se disputent l’espace, d’autres se superposent et se pénètrent. On passe de la vision abstraite à la ferme décision de cerner chaque objet d’un trait définitif avant qu’il ne s’échappe et dispose à son gré de son auteur.

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