Écrire,
c’est vaticiner en silence, détourner l’attention, s’enfermer dans un
« creux génésique » ou une « terre abyssale », de peur de
parvenir trop vite à la lumière ;
L’existence
est telle que l’on n’y résiste pas, quand il s’agit de cette existence qui se
confond peu à peu avec une histoire cachée, mal cachée comme en jeu de
cache-cache, espionnée et trahie avec délices, quand il revient à celui qui
écrit de ne plus se déprendre lui-même à travers un texte qui cherche à nous
perdre : on suggère que les mots perdus, ou plutôt jetés dans un recueil
de gravures comme les cailloux du Petit Poucet, comme ces points de repère
auxquels il n’est donné que le minimum de confiance (pour laisser toutes les
possibilités à la fois ouvertes et condamnées), désignant une voie qui sera
autre que celle du silence balancé entre les lettres, les groupes de lettres
compacts et dissidents, et la parole qui s’enfonce dans la surface lisse des
gravures.
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