vendredi 30 novembre 2012



Il y eut un grondement sourd sous le pas du dromadaire blanc
Il y eut une fissure et le sable s’infiltra
Il y eut le guerrier au visage voilé
Il y eut Ibrahim
                         l’enfant nu au sommet de la dune
IL y eut… IL y eut…
                         la source d’eau fraîche nommée point 0
Il y eut un combat
Il y eut le vent de sable
                         et l’oued en furie
                         car les éléments se déchaînèrent
Il y eut la carcasse de l’aéroplane des Forces Unies abattu en plein vol
Il y eut un no man’s land
                         et le silence après la lutte acharnée
Il y eut le grand lac asséché
                         et les cadavres immergés sous la mangrove
Il y eut les longues colonnes de réfugiés
                         décharnés
                         les yeux troublés par la fièvre du désert
Il y eut l’étreinte d’un homme et d’une femme
                         Cachés dans les fourrés de l’oasis
                         accouplement interdit cachés par les buissons d’épineux
Il y eut l’appel du muezzin
                         répercuté des sommets rocheux au cœur des gorges et des vallées lointaines
Il y eut la caravane marchande
Il y eut l’immensité des ergs et la souffrance du trajet
Il y eut des pleurs
Il y eut des cris et des lamentations
Il y eut la mort d’Ibrahim
Il y eut le recueillement des hommes.      

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