Il y eut un grondement sourd sous le
pas du dromadaire blanc
Il y eut une fissure et le sable
s’infiltra
Il y eut le guerrier au visage voilé
Il y eut Ibrahim
l’enfant nu au sommet
de la dune
IL y eut… IL y eut…
la source d’eau fraîche nommée point 0
Il y eut un combat
Il y eut le vent de sable
et l’oued en furie
car les éléments se
déchaînèrent
Il y eut la carcasse de l’aéroplane
des Forces Unies abattu en plein vol
Il y eut un no man’s land
et le silence après la
lutte acharnée
Il y eut le grand lac asséché
et les cadavres immergés
sous la mangrove
Il y eut les longues colonnes de
réfugiés
décharnés
les yeux troublés par
la fièvre du désert
Il y eut l’étreinte d’un homme et
d’une femme
Cachés dans les
fourrés de l’oasis
accouplement interdit cachés par les buissons
d’épineux
Il y eut l’appel du muezzin
répercuté des sommets
rocheux au cœur des gorges et des vallées lointaines
Il y eut la caravane marchande
Il y eut l’immensité des ergs et la
souffrance du trajet
Il y eut des pleurs
Il y eut des cris et des lamentations
Il y eut la mort d’Ibrahim
Il y eut le recueillement des
hommes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire