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Peindre, c’est joindre le geste à la parole. C’est donner une réponse au
vide en convoquant son corps et en le livrant vivant aux grands
mouvements de son rêve. C’est donc, pour le dire autrement, l’éprouver,
au sens de «le mettre (ou le soumettre) à l’épreuve » en l’engageant là
où il y a tout à perdre. Il nous reste alors à creuser et creuser
encore, jusqu’à cette énigme qu’est le soupçon de notre présence au
monde, dans la parfaite adéquation entre ce qui s’émeut du sentiment de
nécessité et sa conséquence formelle, qui se pose dès lors presque
naturellement dans la pure évidence d’une contiguïté d’abord pressentie,
puis conquise, entre l’instinct de la première idée et l’âpre travail à
venir pour lui donner contours et réalité. On dira plus justement :
pour la rendre crédible.
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