dimanche 19 avril 2015

[...] Peindre, c’est joindre le geste à la parole. C’est donner une réponse au vide en convoquant son corps et en le livrant vivant aux grands mouvements de son rêve. C’est donc, pour le dire autrement, l’éprouver, au sens de «le mettre (ou le soumettre) à l’épreuve » en l’engageant là où il y a tout à perdre. Il nous reste alors à creuser et creuser encore, jusqu’à cette énigme qu’est le soupçon de notre présence au monde, dans la parfaite adéquation entre ce qui s’émeut du sentiment de nécessité et sa conséquence formelle, qui se pose dès lors presque naturellement dans la pure évidence d’une contiguïté d’abord pressentie, puis conquise, entre l’instinct de la première idée et l’âpre travail à venir pour lui donner contours et réalité. On dira plus justement : pour la rendre crédible.
— Gérard Titus-Carmel, In ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 239

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