dimanche 30 novembre 2014

Savoir


Je sais les routes du désert, les routes caravanières parcourues par les caravanes chargées de sel. En larges plaques suspendues au flanc des dromadaires. Elles se dirigent vers le grand marché de Tombouctou.
Le sel est le sel gemme extrait du sol.
Comme le pétrole venant des profondeurs il est souvent à l’origine de
combats.
Je sais les grands froids nocturnes, le corps enveloppé dans la djellaba, étendu sur le sable au creux de la dune ; je sais le sable qui se déplace, frappant les hommes et les bêtes, pour finir en tempête, immobiliser et transformer l’ensemble en statues.
Je sais les chemins parcourus, parfois obstrués par les roches millénaires des hautes falaises qui se dressent et se désagrègent.          Je sais la richesse des pays de grande prière, le chant du muezzin, le minaret parfois masqué par la brume, je sais les routes défoncées par les bombes, les véhicules mitraillés, les cohortes de femmes et d’enfants fuyant la soldatesque, les corps éventrés, lapidés, égorgés.
   
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Je sais les routes de montagne des régions afghanes et les bouddhas de Bâmiyân.







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