Philippe Saurel, maire (DVG) et président de l’Agglomération de Montpellier a, le 15 octobre dans une conférence de presse au ton franchouillard, mis fin à l’inconnu en révélant sa politique culturelle. Avec une faconde intarissable, où il est impossible de ne pas relever des accents populistes, il a insisté sur la nécessité d’«une culture pour le plus grand nombre, une culture que je souhaite populaire, de proximité et d’une excellente qualité».
Sa politique pour ses six ans de mandat s’appuie sur deux axes : l’art contemporain et la danse. Le futur centre d’art contemporain, dont l’ouverture est prévue courant 2017, s’installe en lieu et place de l’ex-futur musée de la France en Algérie, dont les collections rejoignent le Mucem de Marseille.

CURIEUX REVIREMENT

Le festival Cinemed consacré à la Méditerranée pourrait être remanié et les Internationales de la guitare sont menacées mais, pour l’instant, Jean-Paul Montanari, directeur depuis trente et un ans de Montpellier Danse et de son festival estival ainsi que directeur de l’Agora, la cité internationale de la danse, se voit conforté dans ses fonctions. En plus d’être poussé à la rue pour y prendre le poste de directeur artistique de la future Zone artistique temporaire, la ZAT, qui aura lieu dans le quartier des Grisettes au printemps prochain ; le fondateur et actuel directeur, Pascal Le Brun-Cordier, ayant appris son éviction sur les réseaux sociaux.
Curieux revirement puisque, depuis la campagne électorale des municipales, les relations étaient plus que tendues entre le maire et Jean-Paul Montanari. Le jury du Centre chorégraphique national (CCN) s’est réuni mercredi pour se prononcer sur les candidatures à la direction de la structure et le nom du directeur devrait être très bientôt révélé par le ministère de la Culture.
La danse prend donc ses quartiers sur les places de Montpellier. «Il faut que la danse sorte de ses murs, qu’elle devienne populaire. […] On va mettre de la danse partout, le samedi après-midi sur la place Georges-Frêche, on fera ça avec les écoles et le CCN», se réjouit le maire. Un programme où le tango argentin cohabitera avec la salsa. Ce qui n’empêche pas que Jean-Paul Montanari soit engagé à «penser à la suite», c’est-à-dire au nom de son successeur à la tête de Montpellier Danse.
Marie-Christine VERNAY