dimanche 29 juin 2014

PAROLES CHAMANIQUES

Le vent souffla et ma nuit fut agitée.

 1
guerrier en faction sur la berge du fleuve il était venu depuis les lointains glaciers dans une barque
étrange fabriquée à partir d'un arbre sauvage, un arbre au nom inconnu; l'intérieur était blanc, veiné de longues stries rouges, sur l'écorce des boursouflures fendues qui peut-être indiquaient les différentes étapes de sa  croissance.
Le chamane me prit la main, me regarda longuement.

Il sourit.
Alors je sentis des larmes sur mes joues ravinées.


Il était vêtu d'une chasuble de coton grossier. Les cordons qui refermaient ce vêtement sauvage
étaient des liens de chanvre. Serrant la taille une ceinture de cuir.
Ma main toujours serrée dans la sienne frissonnait et les pulsations transmises dans mon corps se 
répandaient comme une onde bienfaisante.
Assis sur la roche illuminée, chauffée par le soleil de midi.
Le bloc de calcaire plongeait sa base dans la vase, les algues folles enlaçaient les corps pétrifiés
cramponnés aux racines des plantes sous-marines.
L'eau du lac était gelée les mois d'hiver.
Les fissures s'élargissaient, se creusaient.
C'étaient de profondes tombes mystérieuses.
Des grottes aux murs peints en longues stries violines sur lesquels les prières en écho glissaient, les sons épousaient la pierre et se blottissaient dans les anfractuosités.


La lune apparaissait entre deux nuages.
Le rayonnement froid baignait le visage du chamane.





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