Depuis
ma naissance je suis sur ce promontoire, le regard se pose sur l’horizon et
j’observe les oiseaux de mer qui plongent et replongent, avide de pitance, leur
cri est un ricanement en écho.
Depuis
ma naissance, les mains enfouies dans les poches de ma djellaba de soie
blanche, j’offre mon corps au vent, les rafales du vent qui viennent du
lointain.
Les
rafales chargées des senteurs rares de l’orient. Mes lèvres bleuissent,
se gercent,
les embruns pénètrent mes narines, s’infiltrent dans la fente des yeux, un
grondement sourd dans le pavillon des oreilles, étrange pénétration du corps
par le bas, glissement humide.
Les
jambes immergées dans la vague écumante blanchissent de froid.
Depuis
ma naissance mon corps est en mouvement, les scissures du cerveau parviennent
lentement à maturité...
Dans
l’intérieur les organes développent les cellules qui nous font ce que nous
sommes « des êtres en mouvement constant » que parfois la maladie
assaille.
Notre
être devient autre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire