JARDIN de DAKAR. 2004

L’oiseau est né dans le bruissement des feuilles

C’est l’œuf qui s’est ouvert.

Chauffé par l’insistant rayonnement du soleil.

L’enfant à califourchon sur la branche transversale

Avance dangereusement ses mains.

Se penche en avant,

tire la langue, fronce les yeux, plisse le front. Il se penche

ne connaît pas le déséquilibre qui l’attire.

Une mouche se pose sur la chevelure bouclée blonde pelote d’or

illuminant le corps bronzé.

L’enfant étire le bras au plus loin – joie de surprendre –

trésor découvert,

cœur palpitant dans son réceptacle.

brusquement c’est la chute

quelques feuilles éparpillées.

un cri. un cri d’enfant

étouffé par le chant d’un oiseau apeuré.

La caresse de l’aile d’un ange.

Une perle de nacre roule sur le sol – l’œil de l’enfant –

Le sable devient écarlate, y repose la tête.

Elle est légèrement ouverte derrière l’oreille.

Jardin public DAKAR 2004