Jérôme Savary meurt un jour d'hiver 2013, et un autre jour d'hiver revient en mémoire. C'était dans les années 1980, sur un quai de la gare de Lyon-Part-Dieu. Tôt le matin, lui, le noctambule invétéré, se tenait dans le froid glacial, à attendre le train. "Bonjour, que faites-vous là ?", lui demande-t-on. "Il faut que j'aille au plus vite soigner mes palmiers", répond-il. A l'époque, Jérôme Savary s'était acheté une vallée entière dans les Corbières, pour être tranquille. Et il avait planté des palmiers, parce qu'il aimait ces arbres qui lui rappelaient son enfance en Argentine. Mais les palmiers allaient mal, et il avait peur qu'ils rendent l'âme, à cause du froid. Alors, il avait tout lâché à Lyon, où il préparait une mise en scène, et il était là, à attendre le train.
Ça, c'est bien Jérôme Savary tel qu'il a pu être : extravagant, filou, insupportable et irrésistible, ou irrésistible et insupportable, selon les circonstances. A un autre moment de sa vie, il lui était arrivé de se faire reconduire d'Allemagne en France en ambulance, en simulant une maladie et en laissant en plan une autre mise en scène, parce qu'il voulait rejoindre une amoureuse à Paris.
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