LE
PEUPLE TATOUÉ
Les
vagues se fracassent sur la côte rocheuse et creusent des tranchées
dans le sable noir parsemé de longues traînées grises dont
l'origine est la lave incandescente des volcans maintenant éteints.
Ils sont en relation avec le centre de la terre, ceinturent une
immense plage où se pratiquent la crémation et d'étranges
sacrifices humains de déchirement du corps, des étirements des
membres et des lapidations de femmes adultères.
Quand
la lune est pleine, une pirogue creusée dans un arbre de bois noirci
par le feu plonge à intervalles réguliers dans les vagues
écumantes.
Un
messager, à la proue de l'embarcation, dirige la manœuvre, et d'une
voix caverneuse donne des ordres aux piroguiers dont le corps est
lardé de coup de
lance
et de sabre d'abordage, percé par la dague effilée qu'il porte à
son flanc.
Après
l'accostage il détache de son ceinturon un petit sac de peau, une
peau rugueuse et ternie par le soleil, extrait une feuille large
détachée d'un buisson d'épineux et inscrit les mots suivants:
-
- - - - - - - - - -
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- - - - - - - - - -
-
- - - -
-
- - - -
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- - - -
-
- - - -
La
feuille roulée en boule est glissée dans une fissure de l'arbre.
Un
peu de sable et d'argile firent un bouchon hermétique.
Un
chant s'élève et les oiseaux de mer se dirigent vers les Terres du
Sud.
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