dimanche 26 février 2012

Fernando PESSOA. MAGNIFICAT/ Poésie d'Alvaro de Campos.

MAGNIFICAT.

Quand donc passera cette nuit interne, l'univers,
et moi, mon âme, aurai-je mon jour?
Quand vais-je m'éveiller de mon état de veille?
Je ne sais. Le soleil brille haut,
Impossible à regarder en face.
Les étoiles clignotent froid,
impossible à compter.
Le cœur bat aliéné,
impossible à écouter.
Quand passera ce drame sans théâtre,
ou ce théâtre sans drame,
et quand rentrerai-je au logis?
Où? Comment? Et quand?
Chat qui me fixes avec des yeux de vie, que caches-tu au
fond?
C'est lui! C'est lui!
Lui qui tel Josué arrêtera le soleil et moi je m'éveillerai;
et alors il fera jour.
Souris, en dormant, mon âme!
Souris, mon âme, il fera jour!

2 commentaires:

  1. magnifique
    je suis allée écouter il y a peu Ode maritime, mise en voix et en espace : un comédien une violoniste
    saisissant

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