Philip ROTH – Le rabaissement
Simon Axler est un acteur brillant. Il a joué les plus grands rôles du répertoire classique, incarné les héros shakespeariens avec un charisme qui l'a rendu célèbre. À soixante ans passés, il a perdu sa magie, son talent et son assurance, il ne peut plus monter sur scène, se sent un imposteur. Ses dernières apparitions ont été des fiascos. Il sombre dans la dépression et se retrouve dans un hôpital psychiatrique, passant ses journées à écouter des suicidaires, à repenser à toutes les pièces dont les héros, de Phèdre à Othello, se donnent la mort, et à faire des petits dessins infantilisants sous l'œil d'une thérapeute. Fin du premier acte d'une brève tragi-comédie qui en comptera trois. Sa femme l'a quitté mais Axler, qui vit retiré à la campagne, rencontre bientôt - coup de théâtre - une lesbienne quadragénaire aux allures de garçon, Pegeen Stapleford. Fille de vieux amis qui étaient des acteurs de second ordre, elle vient d'être quittée par sa compagne... qui souhaite devenir un homme. Il entame une liaison très érotique avec Pegeen et devient son pygmalion, la couvrant de vêtements et de bijoux qui parachèvent sa métamorphose. Un formidable espoir renaît, l'idée d'un amour durable - et même de la paternité - effleure Simon. Le dernier acte sonne le glas de ses illusions. Le comédien s'est forgé son propre malheur. Pegeen a gardé son penchant pour les femmes et suit les conseils d'un père possessif et jaloux : veut-elle vraiment devenir la garde-malade d'un vieux type qui ne tourne pas rond ? Pegeen quitte Simon, qui ne s'en remettra pas et interprétera, d'une certaine façon, son dernier grand rôle.
Avec ce trentième roman, Philip Roth poursuit, après Un homme et Exit le fantôme, sa méditation sur la vieillesse, ce qu'il appelle le cataclysme de la mort, et la sexualité, seule capable de rendre à un homme sur le déclin un semblant de vigueur. La dérision, l'ironie alerte de l'auteur ne masquent pas la noirceur du propos : l'humiliation, l'effondrement, la souffrance des attachements et des séparations, que l'âge aiguise, la perte tout aussi cruelle pour un artiste de la créativité, la solitude enfin, radicale et insupportable. Faut-il y voir un inquiétant autoportrait ? Dans ce livre qui s'interroge sur la représentation, le théâtre, le flottement des identités et des rôles, le romancier joue par personnages interposés et se déguise tel un acteur, assure Philip Roth dans un récent entretien accordé à Michel Schneider. Un roman, si autobiographique soit-il, n’est qu’un affrontement de personnages fictifs sur une scène irréelle. On n'en garde pas moins un sentiment poignant de désolation et de crépuscule.
Avec ce trentième roman, Philip Roth poursuit, après Un homme et Exit le fantôme, sa méditation sur la vieillesse, ce qu'il appelle le cataclysme de la mort, et la sexualité, seule capable de rendre à un homme sur le déclin un semblant de vigueur. La dérision, l'ironie alerte de l'auteur ne masquent pas la noirceur du propos : l'humiliation, l'effondrement, la souffrance des attachements et des séparations, que l'âge aiguise, la perte tout aussi cruelle pour un artiste de la créativité, la solitude enfin, radicale et insupportable. Faut-il y voir un inquiétant autoportrait ? Dans ce livre qui s'interroge sur la représentation, le théâtre, le flottement des identités et des rôles, le romancier joue par personnages interposés et se déguise tel un acteur, assure Philip Roth dans un récent entretien accordé à Michel Schneider. Un roman, si autobiographique soit-il, n’est qu’un affrontement de personnages fictifs sur une scène irréelle. On n'en garde pas moins un sentiment poignant de désolation et de crépuscule.
Le rabaissement, traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Claire Pasquier, Gallimard
Je commence demain la lecture de ce livre,œuvre de Philip Roth .
Pour moi il me séduit et me parle. Je tiendrai au courant les lecteurs de Miscellanées.
Christian Cazals.
christian, le gris du texte est très difficile à lire sur le fond noir , peut-être serait ce mieux lisible , avec un gris beaucoup plus clair ou du blanc?
RépondreSupprimerah!! oui, çà va beaucoup mieux ainsi!!
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