L’ÉROTISME
DE LA DÉSOLATION
« Tout ce qui ne se consume pas pourrit »
Roger CAILLOIS
Les
deux, Mishima et Gide, eurent l’amère
certitude d’être
«
Forclos ».
Tous
deux étaient les uniques objets d’une sollicitude féminine-la mère- étroitement
refermé sur eux. Ils connurent une enfance valétudinaire, traversée d’un
érotisme précoce.
Un
érotisme solitaire et associé aux représentations les plus incongrues. La
contention des corps, immobilisés par une surveillance trop peu relâchée,
trouva sa revanche dans des écarts d’imagination non tempérés par la
fréquentation d’un semblable.
À
Mishima, comme à Gide enfant, fit défaut l’image de soi que l’on se forme à
l’image d’un autre en qui l’on se reconnaît. (Le père). Ces enfants n’avaient
pas leur pareil : c’est qu’ils n’avaient pas de semblables.
Objets
d’un grand attachement, ce fut comme si leur avait fait défaut l’amour qui
compare et, par là insère dans la communauté universelle et fraternelle.
Unique
chacun était sans égal. Privé de rival.
MISHIMA |
En
quête d’eux-mêmes.
André GIDE |
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