Les châteaux de sable
L’Oracle connaît la parole juste la pensée
éblouie de l’enfant bâtisseur de châteaux de sable,
L’oracle sur les collines brûlées, chardons
dressés parsemés de boules rouges, pierres coupantes, chair sanglante, verre
poli par les ans, l’aiguille de l’arbuste sous l’ongle de l’orteil,
Déchirement d’une rose sauvage sur le corps
dénudé, l’oracle dans le vent sauvage et froid de la nuit du désert gifle la
joue du voyageur…
L’oracle dit les pas de l’oiseau sur le
sable.
La nuit montre l’horizon de son doigt étoilé.
Il dit : << J’ai vu une femme
habillée d’un lourd manteau de goémons pointer son arme dans la direction d’un
vol d’oiseaux migrateurs. Abattre le plus jeune. >>
Le claquement sec et l’écho au plus profond
de la forêt.
Les senteurs de l’eucalyptus saoulent le
gibier endormi.
J’ai vu l’oiseau plonger vers la
mer, s’immerger et rosir l’écume.
Un geste rapide, une course dans la vague
matinale à peine formée, et le vagabond emporte l’oiseau blessé.