Le blog de Christian Cazals est fermé pour cause de maladie.
Durée improbable.
jeudi 26 décembre 2013
jeudi 19 décembre 2013
mercredi 18 décembre 2013
AFRICULTURES
L'infini, l'imparfait, l'inachevé
Adama Bamba
Avec Adama Bamba nous plongeons dans "L'infini - l'inachevé - l'imparfait", un titre évocateur et poétique pour une série d'images en noir et blanc de bâtiments en béton brut en voie de construction, de piliers photographiés de face, de côté, de bouts de fer qui, attendant d'être recouverts de ciment, se perdent dans un ciel infini.
On pourrait se croire dans un site industriel du nord de l'Europe : nous sommes au Mali, loin des clichés des villes africaines colorées et bruyantes.
Il n'y a pas de présence humaine mais par cette absence on devine le travail des hommes. Leurs labeurs.
Ces images sont poétiques et dures à la fois. Poétiques parce qu'elles ont été prises avec un regard attentif et presque aimant qui, partant du béton, amène notre regard au ciel où les problèmes d'ici bas semblent petites choses. Dures parce qu'elles nous en disent long sur une économie fragile, peut-être des malversations.
Ces photographies nous parlent d'abandon, de la solitude des choses, d'un arrêt du temps. Un élan déchu.
mardi 17 décembre 2013
LA BAGUE
Niarkos blêmit devant le corps que lui présenta
l’employé de l’institut médico légal.
Sur le chariot métallique pas de nom mais la lettre X.
Le cadavre devait avoir la soixantaine. Un visage
parfait de Dieu Grec. Cheveux et barbe blanche. Grand, musclé, une large
cicatrice refermée récemment cachait le trou béant de l’impact de la balle.
Niarkos se souvint de ce visage. Il plongea dans ce
qui fut sa prime enfance….
Sa vie
privilégiée de gosse de riche dans l’île de Délos.
Un père magnifique, très entouré, courtisé, un père
toujours très attentif pour son jeune enfant malgré ses escapades amoureuses et
ses voyages lointains.
Et puis brutalement, un jour qu’il revenait de la
plage, il avait dix ans, l’annonce de la mort du père, sa disparition en mer.
Le naufrage d’un de ses navires, il était armateur, au cours d’une croisière
lointaine dans l’océan antarctique.
Aujourd’hui, c’est la salle froide de l’institut
médico-légal, il est confronté à cet homme qu’il n’a pas oublié, étendu sur un
chariot de métal chromé, cadavre rigide, noble dans sa posture de gisant.
Maintenant, il se souvient des paroles feutrées
prononcées par les parents, par les proches, pendant son enfance. Personne ne
croyait au naufrage. Disparition corps et bien du yacht, pas de rescapés. On
pensait que le père, Yannis, s’était mis en marge du monde. On pensait qu’il
vivait dans un de ces monastères perchés.
Niarkos fit des études normales. L’école, la faculté,
le journalisme, les piges dans différents journaux d’Athènes.
à suivre
La Bague suite
La Bague suite
Niarkos blêmit devant le corps que lui présenta
l’employé de l’institut médico légal.
Sur le chariot métallique pas de nom mais la lettre X.
Le cadavre devait avoir la soixantaine. Un visage
parfait de Dieu Grec. Cheveux et barbe blanche. Grand, musclé, une large
cicatrice refermée récemment cachait le trou béant de l’impact de la balle.
Niarkos se souvint de ce visage. Il plongea dans ce
qui fut sa prime enfance….
Sa vie
privilégiée de gosse de riche dans l’île de Délos.
Un père magnifique, très entouré, courtisé, un père
toujours très attentif pour son jeune enfant malgré ses escapades amoureuses et
ses voyages lointains.
Et puis brutalement, un jour qu’il revenait de la
plage, il avait dix ans, l’annonce de la mort du père, sa disparition en mer.
Le naufrage d’un de ses navires, il était armateur, au cours d’une croisière
lointaine dans l’océan antarctique.
Aujourd’hui, c’est la salle froide de l’institut
médico-légal, il est confronté à cet homme qu’il n’a pas oublié, étendu sur un
chariot de métal chromé, cadavre rigide, noble dans sa posture de gisant.
Maintenant, il se souvient des paroles feutrées
prononcées par les parents, par les proches, pendant son enfance. Personne ne
croyait au naufrage. Disparition corps et bien du yacht, pas de rescapés. On
pensait que le père, Yannis, s’était mis en marge du monde. On pensait qu’il
vivait dans un de ces monastères perchés.
Niarkos fit des études normales. L’école, la faculté,
le journalisme, les piges dans différents journaux d’Athènes.
Aujourd’hui, à quarante ans, il parvient à une
maturité professionnelle telle, ce qui lui permet de faire de grands
reportages. C’est la raison de sa présence ici, dans ce lieu glacé, sinistre
jusqu’au carrelage blanc. Tout est blanc.
Son travail ? Enquêter sur la mort du parrain de
la drogue dans son pays. On vient d’apprendre la mort de celui-ci, exécuté dans
un ascenseur de l’Hôtel Lutétia à Paris. Le visage du parrain est inconnu à ce
jour. Les services de police savent seulement qu’il porte à l’annulaire gauche
une bague dont le chaton représente un Apollon. La bague est fixée
chirurgicalement au doigt.
C’est ce que lui apprend l’employé de l’Institut avec
une voix blanche qui semble venir de l’au-delà. Il lui présente la bague placée
dans un petit sachet de plastique. L’annulaire gauche du cadavre a été disséqué
très proprement pour pouvoir libérer le bijou. Niarkos prend le sachet et
observe avec précaution l’anneau d’or et l’Apollon sculpté dans une minuscule
améthyste. La salle de reconnaissance est silencieuse, venant de très loin les
bruits de la ville. Niarkos regarde avec intensité le bijou puis lentement
repose le sachet sur le cadavre. Il ferme les yeux un instant. Ses lèvres
tremblent. Il regarde enfin l’employé, raide dans sa tenue blanche, bouge un
peu la tête pour le remercier et rapidement, tourne les talons et sort.
Niarkos est dans le jardin attenant à l’institut
médico-légal. Il est assis sur un banc face à la Seine. Une journée d’Octobre,
grise, humide. Niarkos touche sa main gauche, l’annulaire porte la même bague
que celle du cadavre.
Il replonge dans son enfance quelques jours avant le
départ du père. Tous les deux sont assis sur la plage privée de l’immense
propriété de l’armateur.
Le geste de celui-ci lui présentant l’anneau d’or
surmonté d’une améthyste sculptée : l’Apollon du Belvédère et ses
paroles : « Nous sommes reliés jusque dans l’éternité. L’anneau
s’élargira et à ta maturité fait le fixer à ton doigt. Il sera alors incrusté
pour la vie. Il faut que tu saches que ta mère est partie le jour de ta
naissance. Elle a quitté notre monde volontairement. »
Niarkos se lève et se dirige vers le bord du quai, il
s’assoit sur le sol et contemple la Seine. Pas très loin un accordéon dans le
bruit de la ville.
Il charge les poches de son pardessus avec quelques
pavés qui trainent, un morceau de métal qu’il glisse dans sa ceinture, puis il
se laisse aller au fil de l’eau.
Dans la salle de reconnaissance, l’employé fixe
l’anneau à l’annulaire gauche du cadavre, recouvre le corps d’un linceul
immaculé et fait glisser le chariot dans son logement. Il referme la porte,
éteint la lumière.
©christiancazals 12/2013
NUIT RHÉNANE
Jacqueline Waechter a laissé un nouveau commentaire sur l'article "Une grâce, un dramatique porte-à-faux, la pire des...":
NUIT RHENANE
Guillaume Apollinaire
Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Ecoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire
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NUIT RHENANE
Guillaume Apollinaire
Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Ecoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire
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lundi 16 décembre 2013
L'OR DES MOTS
L'or des Mots
,
Les Mots forgés aux flammes de l'enfer
Les mots, ceux que l'on dit, avec violence, avec douceur,
dans l'amour, dans la haine,
les mots prononcés à l'angle de la rue,
en cachette,
en brisant le verre de cristal,
en laissant s'écouler le champagne,
entre les seins de celle que l'on convoite,
les laisser s'écouler sur ses lèvres ouvertes,
ses lèvres de carmin,
ses lèvres prononçant des mots de feu,
des mots d'amour,
des mots...toujours des mots... qui sont notre lien... de chair...
des mots alors que l'on rend l'âme,
on lui prend la main,
on la serre,
les mots....un silence imperceptible,
Et les yeux se ferment sur les derniers mots.
Et puis le silence.
Une larme glisse sur la joue.
©christiancazals2013
,
Les Mots forgés aux flammes de l'enfer
Les mots, ceux que l'on dit, avec violence, avec douceur,
dans l'amour, dans la haine,
les mots prononcés à l'angle de la rue,
en cachette,
en brisant le verre de cristal,
en laissant s'écouler le champagne,
entre les seins de celle que l'on convoite,
les laisser s'écouler sur ses lèvres ouvertes,
ses lèvres de carmin,
ses lèvres prononçant des mots de feu,
des mots d'amour,
des mots...toujours des mots... qui sont notre lien... de chair...
des mots alors que l'on rend l'âme,
on lui prend la main,
on la serre,
les mots....un silence imperceptible,
Et les yeux se ferment sur les derniers mots.
Et puis le silence.
Une larme glisse sur la joue.
©christiancazals2013
dimanche 15 décembre 2013
LA FLEUR ROUGE
LA FLEUR ROUGE
Prologue.
Ce que je
voudrais dans cette explosion de joie, fragmentation des jours tristes qui
s’éloignent, hurlement des animaux sauvages broyant mes os, souillant mes
organes de la vie, de la vie qui file à la façon de la ligne du pêcheur
brutalement tendu par l’espadon, ce que je voudrais dans les tremblements de
mon corps, ce que je voudrais apprendre des larmes qui subitement coulent le
long de mes joues, déposant leur sel sur mes lèvres fissurées par le gel, ce
que je voudrais… pourquoi la solitude, la marche insensée dans ce désert de
mots, les mots qui sortent de ma bouche, se répandent sur le sable gris de mon
espérance, espoir de fuite en avant, vers le soleil ou les astres lumineux
perdus dans ce lointain désir que j’ai de purifier, de clarifier, d’ordonner,
d’exciser pour découvrir l’intérieur de mes rêves, exciser le pistil d’une fleur,
puis sucer la liqueur ambrée qui s’épanche et la boire indéfiniment, m’en gaver
et la laisser agir lentement, longues années d’attente fébrile, longues années
de prison, odeur des murs moisis, souvenirs de ces odeurs qui reviennent
régulièrement aux heures du soir, heures d’inquiétude quand le jardin
s’assombrit, quand la lune grimpe le long du mur, le mur couvert de lierre, là
bas, après le bâtiment qui gémit la respiration lente des corps qui souffrent.
Un chien me garde, servile, créature aux dents jaunes, déchaussées, qui sentent
fort quand il s’approche pour m’observer par le judas, le regard et l’odeur
forte…. LA CHAROGNE.
*
Les faits
Séquence 1. Intérieur nuit
train.
Dans ce train début du siècle,
compartiment tendu de tissu rouge élimé, taché, plongé dans une demi-pénombre.
Une lampe est suspendue sur le mur latéral.
Assis sur la banquette du
compartiment un homme retenu par une camisole de force se tient très droit, le
regard fixe, lointain. Il est encadré par deux infirmiers en blouse visiblement
très fatigués, les yeux mi-clos.
L’homme : S’il vous plaît, mon
secrétariat est-il averti de notre arrivé ?
L’infirmier
(las) : Oui
Oui.
Séquence 2 : Intérieur petit matin. Asile
Une pierre au sol porte une
inscription souhaitant la bienvenue aux arrivants.
On découvre un vaste hall
d’entrée, très long, éclairé par des hautes fenêtres armées de barreaux qui
donnent à ce lieu une ambiance carcérale.
Des pas résonnent sur le sol
dallé de pierres.
Au fond de la salle une grande
table de bois, derrière laquelle est assis un personnage imposant occupé à des
écritures.
Voix off de
l’homme en camisole. (forte et autoritaire)
Au nom de sa majesté impériale
je déclare qu’il faut procéder à l’inspection de cette maison de « fous » !
Surpris le secrétaire lève les
yeux et le fixe intensément.
Séquence 3 : Intérieur petit jour, chambre du « fou » ;
Au plafond large tache
d’humidité. Le visage du fou sort de son sommeil. La tache fait apparaître des
visages étranges, cris off, ricanements, pleurs, tous ces bruits viennent de
l’étage.
L’effroi se lit sur son
visage, les visages l’observent avec ironie.
Le fou est assis sur sa
paillassse et son regard fixe avec intensité la tache du plafond et les
encoignures des murs.
Il y a de la moisissure et par
endroit une fleur, rouge, semblable à un coquelicot.
La porte attire son regard,
surtout le judas.
(1)
Poème de Jim MORRISON
J'ai découvert que mon seul amour était d'un Dimanche bleu. Elle m'a regardé et m'a dit que j'étais le seul au monde.
Jim Morrison.
Maintenant j'ai une fille à moi.
Une fille qui m'attend aux moments tendres.
Une fille à moi,
elle est le monde,
elle est mienne.Jim Morrison.
samedi 14 décembre 2013
ALEXANDRA ET LE CHEMIN DE PIERRE.
Le petit chemin de pierre bordé de framboisiers
la chaleur de l'heure
de la sieste,
c'était l'adolescence, le moment de découverte des vibrations intimes du corps,
les instants d'attouchements secrets,
un village proche de la frontière Andorrane
Toulouse au Nord,
La montagne Saint Pierre au Sud,
avec sa grotte
cachette mystérieuse dans laquelle je retrouvai Alexandra,
Le Quié à l'est,
de marbre et vertigineux,
à l'ouest,
LA SERRE
Mont arrondi,
Champignonnière de ce lieu Ariégeois,
et les torrents.
Je me souviens elle était sur le bord du chemin
cachée dans les broussailles.
Me fit un signe de la main
Je vis sa bouche appeler.
Elle est repartie dans un grand éclat de rire.
Les mots se sont envolés.
Des tourterelles blanches vers le sommet de la montagne.
CiPM Marseille
avec
Jean-Charles Depaule, Emmanuel Fournier, Shahdan El Gharbawy,
Hoda Hussein, Anne Parian, Rifat Sallam
et à Alexandrie du 19 au 26 novembre 2006
avec
Jean-Charles Depaule, Shahdan El Gharbawy,
Hoda Hussein, Rifat Sallam, Cécile Mainardi, Pascal Poyet
cipM, Décembre 2013
ISBN : 9791091991087
84 pages
prix de vente TTC : 15 euros
Jean-Charles Depaule, Emmanuel Fournier, Shahdan El Gharbawy,
Hoda Hussein, Anne Parian, Rifat Sallam
et à Alexandrie du 19 au 26 novembre 2006
avec
Jean-Charles Depaule, Shahdan El Gharbawy,
Hoda Hussein, Rifat Sallam, Cécile Mainardi, Pascal Poyet
cipM, Décembre 2013
ISBN : 9791091991087
84 pages
prix de vente TTC : 15 euros
Extrait :
Dans le
poème en cent mots, il y a huit nuits. C'est à peine croyable. Soit
qu'on ai pris les mots pour la plus petite unité de mesure nocturne,
soit qu'on les ai tassé suffisamment pour obtenir une densité proche de
celle de la nuit, et sans qu'on le décide, il a fait vraiment nuit, d'un
coup, pour une durée irrévocable, et à huit reprises. On a d'abord
allumé les phares de la voiture sur la mer pour mieux le voir, puis les
lumières sont restées allumées, et par contraste, on rendu tout le reste
plus obscur, jusqu'aux huit lendemains.
Extrait de 3 textes de Cécile Mainardi.
•
KOŠICE / MARSEILLE
Atelier organisé à Marseille du 20 au 25 mai 2013
et à Košice du 23 au 28 octobre 2013
avec
Mária Ferencuhová, Ján Gavura, Katarína Kucbelová,
Michèle Métail, Nicolas Pesquès, Esther Salmona
Traductrices :
Mária Ferencuhová et Lena Jakubcáková
cipM, Décembre 2013
ISBN : 9791091991100
68 pages
prix de vente TTC : 15 euros
Atelier organisé à Marseille du 20 au 25 mai 2013
et à Košice du 23 au 28 octobre 2013
avec
Mária Ferencuhová, Ján Gavura, Katarína Kucbelová,
Michèle Métail, Nicolas Pesquès, Esther Salmona
Traductrices :
Mária Ferencuhová et Lena Jakubcáková
cipM, Décembre 2013
ISBN : 9791091991100
68 pages
prix de vente TTC : 15 euros
Extrait :
Je n'ai tué mon premier loup
que lorsque mes tempes
ont commencé à grisonner.
Quand on sait s'y prendre
on peut tuer un chevreuil
à la patience, à la confiance.
Les guêpes sont des cibles vivantes
Elles scintillent vers le cœur du chasseur
et lui lancent : touche mes os, ils sont souples.
La vérité est une
on ne m'a jamais dit le contraire.
que lorsque mes tempes
ont commencé à grisonner.
Quand on sait s'y prendre
on peut tuer un chevreuil
à la patience, à la confiance.
Les guêpes sont des cibles vivantes
Elles scintillent vers le cœur du chasseur
et lui lancent : touche mes os, ils sont souples.
La vérité est une
on ne m'a jamais dit le contraire.
Extrait de Tuer de Ján Gavura.
vendredi 13 décembre 2013
PROLOGUE DE LA FLEUR ROUGE (1)
Ce que je voudrais dans cette
explosion de joie, fragmentation des jours tristes qui s’éloignent, hurlement
des animaux sauvages broyant mes os, souillant mes organes de la vie, de la vie
qui file à la façon de la ligne du pêcheur brutalement tendu par l’espadon, ce
que je voudrais dans les tremblements de mon corps, ce que je voudrais
apprendre des larmes qui subitement coulent le long de mes joues, déposant leur
sel sur mes lèvres fissurées par le gel, ce que je voudrais… pourquoi la
solitude, la marche insensée dans ce désert de mots, les mots qui sortent de ma
bouche, se répandent sur le sable gris de mon espérance, espoir de fuite en
avant, vers le soleil ou les astres lumineux perdus dans ce lointain désir que
j’ai de purifier, de clarifier, d’ordonner, d’exciser pour découvrir
l’intérieur de mes rêves, exciser le pistil d’une fleur, puis sucer la liqueur
ambrée qui s’épanche et la boire indéfiniment, m’en gaver et la laisser agir
lentement, longues années d’attente fébrile, longues années de prison, odeur
des murs moisis, souvenirs de ces odeurs qui reviennent régulièrement aux
heures du soir, heures d’inquiétude quand le jardin s’assombrit, quand la lune
grimpe le long du mur, le mur couvert de lierre, là bas, après le bâtiment qui
gémit la respiration lente des corps qui souffrent. Un chien me garde, servile,
créature aux dents jaunes, déchaussées, qui sentent fort quand il s’approche
pour m’observer par le judas, le regard et l’odeur forte…. LA CHAROGNE.
jeudi 12 décembre 2013
NOUVELLE MOUTURE "LA FLEUR ROUGE"
LA FLEUR ROUGE .... TEXTE MONOLOGUE de Christian CAZALS
Mise en espace Direction d'Acteur.......................... Hervé PÉZIÈRE
Conseiller artistique:................................................. Pascal PAPINI
Interprétation: .......................................................... Robert BARBE
Extrait de la nouvelle de Vsevolod GARCHINE (1855-1888).
Avant propos de Christian CAZALS.©La fleur rouge
La fraîcheur de l'eau qu'il répand lui ouvre les yeux.
Christian CAZALS (11.05.1999)
Mise en espace Direction d'Acteur.......................... Hervé PÉZIÈRE
Conseiller artistique:................................................. Pascal PAPINI
Interprétation: .......................................................... Robert BARBE
Extrait de la nouvelle de Vsevolod GARCHINE (1855-1888).
Avant propos de Christian CAZALS.©La fleur rouge
Nous remercions les Éditions Actes Sud pour la sortie en 1990 des récits traduits par Jean GILLES, dont" la Fleur Rouge ".
Nous ne connaissons pas le succès de l'œuvre en librairie.
La lecture de cette courte nouvelle, violente, surprenante et pleine de mystère fut le ferment d'une méditation réflexion sur l'en fermement, hôpital psychiatrique ou prison, sur les possibilités d'évasion dans un monde imaginaire où la poésie transforme l'homme, l'adoucit, efface les rugosités de son âme, l'aide à replonger dans le réel, moment de respiration, de sensations vrais dans un univers glauque et malodorant.
C'est ainsi que tout naturellement naquit un monologue, non pas une adaptation de la nouvelle, mais un long poème, avec le désir de l'auteur de donner vie à l'unique personnage de cette histoire.
Un "fou" dont la mission est de " tout ,purifier dans cet asile".
Cette purification passe par la rencontre avec ses " confrères", les psychiatres pingouins réunis autour de lui, les spectateurs de ses rêves les plus étranges.
Il y a également des fleurs dans les anfractuosités des murs de l'asile, des pavots qu'il faut atteindre et arracher. Peut-être la femme, la beauté, la mort comme un frisson de volupté.
Un ange est certainement là et l'accompagne dans son cheminement.
Il lutte avec hargne contre cette société qui le muselle. Et c'est l'accomplissement final, révélation, envol soutenu vers ce qu'il est convenu d'appeler les cieux, ou simplement joie de se retrouver dans le regard des autres. Selon certains Garchine était pessimiste; il s'est suicidé à 33ans. Est-ce bien un renoncement?
Jean Gilles, traducteur de la nouvelle nous parle de l'issue verticale du suicide. Chute dans le vide, envol inversé.
Dans ces temps de misère, de tromperies, de morts banales
sur les routes, d'asservissements, de duplicités diplomatiques, le "fou" s'élève et nous offre ses trois fleurs de pavot. Il y a dans ses gestes de la grandeur, une sincérité inhabituelle, de l'amour qu'il communique en corne d'abondance vivante et ruisselante d'énergie.
Pour nous quel bonheur de se gaver, de prendre, de l'accompagner jusqu'au départ.
Devient-il lui aussi, fleur, ange, vibration dans nos cœurs en
pénétrant dans le mur.Un "fou" dont la mission est de " tout ,purifier dans cet asile".
Cette purification passe par la rencontre avec ses " confrères", les psychiatres pingouins réunis autour de lui, les spectateurs de ses rêves les plus étranges.
Il y a également des fleurs dans les anfractuosités des murs de l'asile, des pavots qu'il faut atteindre et arracher. Peut-être la femme, la beauté, la mort comme un frisson de volupté.
Un ange est certainement là et l'accompagne dans son cheminement.
Il lutte avec hargne contre cette société qui le muselle. Et c'est l'accomplissement final, révélation, envol soutenu vers ce qu'il est convenu d'appeler les cieux, ou simplement joie de se retrouver dans le regard des autres. Selon certains Garchine était pessimiste; il s'est suicidé à 33ans. Est-ce bien un renoncement?
Jean Gilles, traducteur de la nouvelle nous parle de l'issue verticale du suicide. Chute dans le vide, envol inversé.
Dans ces temps de misère, de tromperies, de morts banales
sur les routes, d'asservissements, de duplicités diplomatiques, le "fou" s'élève et nous offre ses trois fleurs de pavot. Il y a dans ses gestes de la grandeur, une sincérité inhabituelle, de l'amour qu'il communique en corne d'abondance vivante et ruisselante d'énergie.
Pour nous quel bonheur de se gaver, de prendre, de l'accompagner jusqu'au départ.
Devient-il lui aussi, fleur, ange, vibration dans nos cœurs en
La fraîcheur de l'eau qu'il répand lui ouvre les yeux.
Christian CAZALS (11.05.1999)
COMPAGNIE LE SECOND ŒUVRE
THÉATRE PASCAL CATTO
La Felouque blanche
Après avoir repoussé le sable accumulé par le vent de la nuit, l'enfant berger grimpa jusqu'au sommet de la dune.
Il contempla l'immense lac qui s'étendait en contre bas, les berges orientales disparaissaient dans les brumes matinales.
Une felouque blanche, voile latine gonflée, s'éloignait, des oiseaux migrateurs faisaient vibrer la surface de l'eau.
L'enfant berger fouilla la poche de sa gandoura, en sortit la rose des sables ramassée la veille, il creusa le sable froid, déposa la rose et referma le trou en lissant tendrement le sol.
D'un geste il rassembla les quelques chèvres dont il avait la garde et s'éloigna en direction des berges rocheuses vers l'orient caché.
La felouque blanche était maintenant invisible.
Le chant des oiseaux inaudible.
L'enfant berger cheminait lentement au rythme de ses bêtes.
Il contempla l'immense lac qui s'étendait en contre bas, les berges orientales disparaissaient dans les brumes matinales.
Une felouque blanche, voile latine gonflée, s'éloignait, des oiseaux migrateurs faisaient vibrer la surface de l'eau.
L'enfant berger fouilla la poche de sa gandoura, en sortit la rose des sables ramassée la veille, il creusa le sable froid, déposa la rose et referma le trou en lissant tendrement le sol.
D'un geste il rassembla les quelques chèvres dont il avait la garde et s'éloigna en direction des berges rocheuses vers l'orient caché.
La felouque blanche était maintenant invisible.
Le chant des oiseaux inaudible.
L'enfant berger cheminait lentement au rythme de ses bêtes.
LA FELOUQUE BLANCHE |
mercredi 11 décembre 2013
LA NUIT... LA LUNE
LA
Nuit… La Lune… ©jan petrus
L’éphèbe
et le Cerf
L’
Hère parcourt la forêt
Mes
yeux
Filtrent
des larmes
Les
premiers bois d’un daguet frottent mon ventre
Sa
langue dépose au creux de mon oreille
Les
mots merveilleux
« Avoir peur de perdre yoni »
« Avoir peur de perdre yoni » lu dans un Blog
lundi 9 décembre 2013
dimanche 8 décembre 2013
vendredi 6 décembre 2013
Hommage musical à NELSON MANDELA
Nelson Mandela
Ancien Président de l'Afrique du Sud
Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le 18 juillet 1918 à Mvezo et mort le 5 décembre 2013 à Johannesburg, est un homme d'État sud-africain ; il a été ... Wikipédia
Naissance : 18 juillet 1918, Mvezo, Afrique du Sud
Date de décès : 5 décembre 2013
Distinctions et récompenses : Prix Nobel de la paix, Bhârat Ratna,
Photo Ace REUTERS
jeudi 5 décembre 2013
LE TROU
L’entrée
de ce « trou » que j’appelai ( ? ) ainsi, pourquoi le
trou ? Était envahi de ronces et de fleurs sauvages, les cuisses étaient
griffées et saignaient, les jambes pataudes boursouflées par les heures de
marche, et je m’écorchai pour pénétrer ce lieu,
Ce
n’était pas une grotte ancienne ni un refuge cathare
Encore
des vestiges électriques garnissaient les murs
Mais
le repaire des soldats étranges,
Se
déplaçant en
JEEP
Avec dessus F.F.I-
( à suivre et modifier )
DAKAR TROTTOIRS
Le long métrage de Hubert Laba Ndao, Dakar Trottoirs, projet bénéficiaire du Programme ACPCultures+, sortira en salle au Sénégal le 6 janvier 2014.
La première aura lieu le 13 décembre au Théâtre Daniel Sorano à Dakar.
Dakar Trottoirs est
l’histoire d’un amour singulier entre Siirou et Salla, deux jeunes gens
portant un passé d’enfants des rues et confrontés aux dures réalités
d’une certaine jeunesse urbaine africaine. Le film met en scène un
groupe de jeunes marginaux qui, avec l’entrée dans l’âge adulte, tente
de construire de nouveaux rêves, de nouveaux projets…
Découvrir la bande annonce et le making of du film.
Accédez au site Internet du film : cliquez ici.
mercredi 4 décembre 2013
DÉCOUVERTE DE LA LECTURE
Certains se plongent dans la recherche littéraire , d'autres aiment fouiner dans les librairies ou chez les bouquinistes pour mieux dévorer leurs auteurs favoris, d'autres encore flânent et préfèrent qu'on leur raconte des histoires.
mardi 3 décembre 2013
LA PASSION DES VIEUX JOURNAUX
LA PASSION DES VIEUX JOURNAUX |
La passion des vieux journaux est une passion de poussière, de papier froissé, d'araignée aux mille pattes et aux yeux globuleux, une poussière qui pénètre les narines, obstrue la gorge et l'arrière gorge, sort la nuit quand on sommeille en crachats noirâtre. Les pages des vieux journaux cachent souvent des visages magnifiques; des corps de rêves, les images des déesses et autres chérubins nus.
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