samedi 10 novembre 2012

RUTH. 8,9,10,11

RUTH. 8,9,10,11

L' ÉCCLÉSIASTE




Paroles de l'Écclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.

Vanité des vanités, dit l'Écclésiaste, vanités des vanités, tout est vanité

vendredi 9 novembre 2012

PLAGE MAORI L'ENFANT BOIS

Plage Maori, l'enfant Bois


La trace multiforme d'une larve sur la planche de bois des îles
s'étire au fil des jours,
se creuse,
puis remonte et vrille le cœur solide du meuble.
L'homme Maori a découvert cette étrange boîte sur la plage
de sable noir
quelques jours après le naufrage.
La frégate royale,
mâts brisés
coque éventrée,
est échouée sur la roche volcanique.
L'île sombre est ceinturée d'écume.
Une odeur de bois brûlé,
gréements écartelés,
dispersés
dilate les narines.
Une mousse blanchâtre chante sur les plaies de la chaloupe.
Le chapelet de sperme écumant masque le nom barbare du navire
<< EL BRAHIM JAS >>
Le bois chante, gémit sous le ressac,
le bois s'éclate,
se fend,
vole en éclat sous les coups de boutoir de la mer furieuse.
Dislocation savante
Un partage.
Le bois précieux s'enfonce et disparaît sous la vague,
l'écorce fragile,
les éléments de contention,
cuir luxueux et clous,
se répandent et brillent sur le sable.

*


Plus tard
l'homme Maori prend l'enfant dans ses bras
et lui fait sauter les flaques de jus saumâtre et brunissant.
Une flèche de bois à la main,
un carquois creusé dans le bambou solide du rivage,
une aiguille de santal
transperce les narines et pare le visage du guerrier.
*
L'homme Maori allonge l'enfant,
lui caresse le ventre,
l'entoure de fines planches d'acajou cousues
Il le dépose au fond du petit cercueil ainsi confectionné.
Il souffle sur les pieds de l'enfant
et doucement,
un geste caressant,
un signe vers l'horizon,
confie l'esquif funèbre à la mer.
Longtemps le cercueil de bois flottera entre les îles.
Les sorciers en palabre
sous les arbres peuplés de singe,
diront qu'ils ont vu le Dieu de la forêt.
L'enfant-bois-
L'enfant aux veines parcourues par les vers lumineux qui peuplent la plage
montreront la route aux vaisseaux perdus.
Le bois et la pierre s'épousent sauvagement
sur les contreforts de l'île.

L'Art du Trait chez Abrecht Dürer dans la représentation du corps

A la fois sa force, sa précision et sa finesse.




 

jeudi 8 novembre 2012

PATTI SMITH Gloria

You write with your hand, but it's RIMBAUD arm.




Ainsi, toujours, vers l'azur noir
Où tremble la mer des topazes,
Fonctionneront dans ton soir
Les Lys, ces clystères d'extases !

( Arthur RIMBAUD )


mardi 6 novembre 2012

NAVIGATION AU LARGE DE MYKONOS

Tu laisseras filer mes cendres entre tes doigts,
ce sera un jour de
gris
un jour de pluie,de frimas sur le visage,
et de larmes gelées sur tes cils de soie noire.

Le vent de la mer gonflera la voile latine,
au loin les lumières de la côte,
le tournoiement du phare protégeant l'esquif,
le rugissement des éléments,
le murmure dans tes oreilles de mes ultimes paroles,
le chant de sexe de nos échanges,
maintenant brisés.

Envol de la dernière poignée de cendre.
Une lueur blanche écartèle l'horizon.
Enfin le silence.

Sur le pont de la barque du passage
un matelot nu et musclé hèle les forces obscures.

L'étrave fend l'écume des vagues
et se dirige vers le large.





HISTOIRE BIBLIQUE / ÉCRITURE ÉTHIOPIENNE

IMAGE BIBLIQUE

lundi 5 novembre 2012

LA BIBLE (ÉCRITURE ÉTHIOPIENNE)

Texte transmis par C. CAZALS. LE VIDE SOUS LES PAUPIÈRES. leona-snow.tumblr.com

C'est le coeur qui tombe, les pupilles qui embrassent.
Le corps qui tangue et les bras qui s'enlacent.
C'est la peur du vide, la folie de l'instant.
L'amour liquide et hors du temps.

" Que me reste-t-il, de t'avoir aimée?
Reste que ma voix, sans écho soudain
Restent que mes doigts,qui n'agrippent rien
Reste que ma peau, qui cherche tes mains
Et surtout la peur, de t'aimer encore
Demain presque mort. "
ask, theme

dimanche 4 novembre 2012

L'IVRESSE DU SOMMET ARTHUR H/ TRINTIGNANT


FRAGMENT DE LA BIBLE ( ÉCRITURE ÉTHIOPIENNE )

FRAGMENT DE LA BIBLE 

LE SOMMET

Alors j'ai bouclé mon sac,
de toile grise en tissu grossier,
un sac de chasseur avec un filet extérieur pour mettre le gibier,
des taches éparpillées,
certainement du sang,
j'ai mis le sac en bandoulière,
la sangle sur la poitrine,
et suis parti dans la garrigue,
je grimpai à flanc de montagne,
il y avait du brouillard,
l'humidité glissait en fines gouttelettes
sur les sourcils,
pénétrait la barbe et la chevelure,
le sommet était éloigné,
les choucas tournoyaient et leur cri strident se répercutait sur les sommets,
les combes et les vallons enneigés.

*

Les chèvres sauvages s'enfuyaient et bondissaient de roche en roche,
foulaient le tapis de genêts,
j'avançai et grimpai vers les hauteurs,
un appel, un chant féminin, grimper devenait de plus en plus ardu.
Il faisait froid maintenant.
Le soleil perçait les nuages.
Un vent froid battait le visage.
Des larmes le long des joues.

*

Elle apparut au creux d'une roche.
Intemporelle.
Une fée peut-être?
Vous savez? ces êtres qui vous sourient
et vous demandent de venir poser votre visage dans leur giron.

Une grande chaleur se répandit en moi.