Savoir
Je sais les routes du
désert, les routes caravanières parcourues par les caravanes chargées de sel.
En larges plaques suspendues au flanc des dromadaires. Elles se dirigent vers
le grand marché de Tombouctou.
Le sel est le sel gemme
extrait du sol.
Comme le pétrole venant
des profondeurs il est souvent à l’origine de
combats.
Je sais les grands froids
nocturnes, le corps enveloppé dans la djellaba, étendu sur le sable au creux de
la dune ; je sais le sable qui se déplace, frappant les hommes et les
bêtes, pour finir en tempête, immobiliser et transformer l’ensemble en statues.
Je sais les chemins
parcourus, parfois obstrués par les roches millénaires des hautes falaises qui
se dressent et se désagrègent.
Je sais la richesse des pays de grande prière, le chant du muezzin, le
minaret parfois masqué par la brume, je sais les routes défoncées par les
bombes, les véhicules mitraillés, les cohortes de femmes et d’enfants fuyant la
soldatesque, les corps éventrés, lapidés, égorgés.
*
Je
sais les routes de montagne des régions afghanes et les bouddhas de Bâmiyân.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire