mardi 14 octobre 2014

MARCHE DE LA CARAVANE DU SEL.

Le troupeau des chèvres bises et des moutons marchaient devant les enfants. Les bêtes aussi allaient sans savoir où, posant leurs sabots sur de traces anciennes. Le sable tourbillonnait entre leurs pattes, s'accrochait à leur toisons sales. Un homme guidait les dromadaires, rien qu'avec la voix, en grognant et en crachant comme eux.  Le bruit rauque des respirations se mêlait au vent, disparaissait aussitôt dans le creux des dunes, vers le sud. Mais le vent, la sécheressse, la faim n'avait plus d'importance. Les hommes et le troupeau fuyaient lentement, descendaient vers le fond de la vallée sans eau, sans ombre.
Ils étaient partis  depuis des semaines, des mois, allant d'un puits à un autre, traversant  les torrents desséchés qui se perdaient dans le sable, franchissant les collines de pierres, les plateaux.



PETIT  DROMADAIRE

Le troupeau mangeait les herbes maigres, les chardons, les feuilles d'euphorbe qu'il partageait avec les .hommes. Le soir quand le soleil était prés de l'horizon et que l'ombre des buissons s'allongeait démesurément, les hommes et les bêtes cessaient de marcher. Les hommes déchargeaient les chameaux, construisaient la grande tente de laine brune, debout sur son unique poteau en bois de cèdre. Les femmes allumaient le feu, préparaient la bouillie de mil, le lait caillé, le beurre, les dattes. La nuit venait très vite, le ciel immense et froid s'ouvrait au-dessus de la terre éteinte.
Alors les étoiles naissaient.

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