L'enfant
et le portail.
Tôt
le matin, le coq venait de chanter, l'enfant avait ressenti le désir
de quitter la maison, d'aller à l'aventure et de rejoindre les
troupeaux dans les pâturages des montagnes qui se dressaient au
loin.
Elle
s'habilla sommairement, passa ses mains dans les cheveux qu'elle
avait court. Son visage était volontaire, encore ensommeillé. Mais
son désir était le plus fort.
Elle
pensait que le loup, hurlant la nuit dans la forêt n'était plus aux
aguets. Pendant les mois d'été il avait été pourchassé et les
chasseurs l'avait poussé à émigrer très loin, de quitter cette
région devenue inhospitalière.
Il
y avait des chants d'oiseaux, le bruissement léger des feuilles, le
froid du petit matin la piquait aux jambes qu'elle avait potelées,
mais solides et fortes.
Elle
marcha une partie de la matinée pour aller dans le champ aux chèvres
pour s'abreuver à leurs pies gorgés de lait tiède.
Une
marche décidée sur le chemin caillouteux. Elle approchait du
torrent enjambé par le petit pont métallique, passerelle construite
au début du siècle.
Le
pont était fermé par une barrière aux barreaux transversaux, mais
qu'il suffisait de pousser pour l'ouvrir et laisser passer les
troupeaux.
Elle
s'approcha, poussa la barrière, mais une forte résistance empêcha
l'ouverture du chemin et l'enfant demeura étonnée devant ce
phénomène.
Les
bras ballants elle regarda au loin. Elle écoutait le bêlement des
chèvres.
(la
photo de cette enfant est très belle et nous interroge. Se dégage
de cette photo une pensée philosophique profonde. Pour des raisons
personnelles je ne peux pas vous la montrer. Peut-être un jour allez
vous rencontrer l'auteur)
Texte empreint de beaucoup de délicatesse, il en dégage une tendresse légère...sous entendus de maux en arrière...
RépondreSupprimer