lundi 3 septembre 2012

L'enfant et le portail.



Tôt le matin, le coq venait de chanter, l'enfant avait ressenti le désir de quitter la maison, d'aller à l'aventure et de rejoindre les troupeaux dans les pâturages des montagnes qui se dressaient au loin.
Elle s'habilla sommairement, passa ses mains dans les cheveux qu'elle avait court. Son visage était volontaire, encore ensommeillé. Mais son désir était le plus fort.
Elle pensait que le loup, hurlant la nuit dans la forêt n'était plus aux aguets. Pendant les mois d'été il avait été pourchassé et les chasseurs l'avait poussé à émigrer très loin, de quitter cette région devenue inhospitalière.
Il y avait des chants d'oiseaux, le bruissement léger des feuilles, le froid du petit matin la piquait aux jambes qu'elle avait potelées, mais solides et fortes.
Elle marcha une partie de la matinée pour aller dans le champ aux chèvres pour s'abreuver à leurs pies gorgés de lait tiède.
Une marche décidée sur le chemin caillouteux. Elle approchait du torrent enjambé par le petit pont métallique, passerelle construite au début du siècle.
Le pont était fermé par une barrière aux barreaux transversaux, mais qu'il suffisait de pousser pour l'ouvrir et laisser passer les troupeaux.
Elle s'approcha, poussa la barrière, mais une forte résistance empêcha l'ouverture du chemin et l'enfant demeura étonnée devant ce phénomène.
Les bras ballants elle regarda au loin. Elle écoutait le bêlement des chèvres.

(la photo de cette enfant est très belle et nous interroge. Se dégage de cette photo une pensée philosophique profonde. Pour des raisons personnelles je ne peux pas vous la montrer. Peut-être un jour allez vous rencontrer l'auteur)

1 commentaire:

  1. Texte empreint de beaucoup de délicatesse, il en dégage une tendresse légère...sous entendus de maux en arrière...

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